Milan
Siamo Foresta
Du au
Revoir l'Histoire
Les artistes : Johanna Calle, Virgil Ortiz, Brus Rubio Churay.
Virgil Ortiz
Virgil Ortiz est un artiste autochtone qui a grandi à Cochiti Pueblo, une communauté autochtone où il vit encore aujourd'hui. Il est connu pour ses représentations surprenantes de personnages étranges et fantastiques inspirés de la culture Cochiti. Tout en perpétuant la tradition de la poterie figurative de sa communauté, l'artiste crée des figures originales basées sur le renouveau d'un style régional de caricature sociale du XIXème siècle, inspiré par les personnages et les spectateurs des cirques itinérants qui traversaient la région à l'époque. Virgil Ortiz a également développé son propre style à partir des histoires des Pueblos d'Amérique et de leur révolte, combinées à des récits de science-fiction et d'apocalypse. L'artiste présente trois sculptures dont un maître colonial bicéphale et ses animaux de compagnie (The Ring Master and Tics), ainsi qu'une créature hybride, à la fois humaine et animale, issue de la cosmologie pueblo (Reptilian Humanoid), réalisées pour l'exposition Siamo Foresta. « Les œuvres figuratives Monos de Cochiti Pueblo sont une histoire fascinante de résilience, de résistance et de renaissance (...) Le dévouement, la critique sociale, l'humour et l'innovation sont la force motrice de mon travail. Je continuerai là où mon peuple a été forcé de s'arrêter et je lui donnerai une voix à travers l'argile. Mon travail est profondément enraciné et régénérateur ».
Né en 1969 à Cochiti Pueblo, Nouveau-Mexique, États-Unis. Vit à Cochiti Pueblo, Nouveau-Mexique, États-Unis.
Les œuvres de Virgil Ortiz sont désormais intégrées aux collections de nombreux musées, dont le National Museum of the American Indian de la Smithsonian Institution. En 2015, Ortiz a présenté une exposition personnelle au Denver Art Museum. En 2018, le Colorado Springs Fine Art Center a présenté la vision d'Ortiz de l'histoire de Pueblo à travers une iconographie inspirée du fantastique et de la science-fiction. En 2022, Virgil Ortiz s'est vu décerner le Living Treasure Award par le Museum of Indian Arts and Culture. Les œuvres de Virgil Ortiz ont été exposées à la Fondation Cartier depuis 2001 dans l'exposition Un Art Populaire puis en 2012, dans le cadre d'Histoires de voir, où Virgil Ortiz a accepté de présenter ses propres œuvres ainsi que celles de sa famille et de sa communauté. En 2022, il a pris part a l'exposition Mondo Reale à la Triennale de Milan.
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Brus Rubio Churay
Peintre autodidacte de l'Amazonie péruvienne, Brus Rubio Churay réinterprète de manière contemporaine les mythes et les rituels traditionnels de son peuple avec des personnages hybrides - mi-hommes, mi-animaux ou plantes - dans des mouvements aériens dans une forêt ancestrale luxuriante, dans ses dessins en noir et blanc ou dans les trois peintures réalisées pour cette exposition : Danza de los seres del agua (Danse des êtres de l'eau), Danza de la abeja (Danse de l'abeille) et Transformación del jaguar : La mareación (Transformation du jaguar : transe). Ses peintures reflètent une joie cosmique, mais nombre de ses œuvres évoquent également des questions historiques, sociales ou politiques qui ont affecté son peuple et l'Amazonie en général : la pollution et la déforestation, la corruption, l'oppression et la prédation des ressources ou le génocide lié à l'exploitation du caoutchouc.
Né en 1984 dans la communauté de Murui de Pucaurquillo, au Pérou. Vit à Lima et à Pucaurquillo, Pérou
Brus Rubio Churay est un peintre Murui-Bora descendant des peuples Huitoto et Bora de l'Amazonie péruvienne. En 2002, il a commencé à peindre en utilisant des teintures naturelles sur des supports en fibres végétales appelés llanchama, tout en passant du temps avec les anciens du village et l'anthropologue suisse Jürg Gasché. Brus Rubio Churay est le neveu du peintre bora Victor Churay Roque, fondateur de l'école dite du llanchama. Il met en scène des fêtes et des rituels, des rondes d'images issues des chants sacrés de ses ancêtres.
Au cours de ses voyages, Brus Rubio Churay a coutume de dire qu'il "amazonise" les villes qu'il visite (il a d'ailleurs consacré une série de tableaux à cette idée).
Ces nombreux voyages (Lima, Paris, Washington, La Havane, Shanghai) lui ont permis de mettre en lumière la tradition de son peuple sur la scène mondiale de l'art contemporain. Ses œuvres ont été exposées dans le monde entier dans de nombreuses expositions individuelles et collectives et Brus Rubio Churay est aujourd'hui l'un des jeunes artistes les plus reconnus de l'Amazonie et du Pérou.
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Johanna Calle
Le contour éthéré du grand arbre de l'artiste colombienne Johanna Calle est produit avec le texte dactylographié sur papier notarial d'une loi sur la restitution des terres des paysans autochtones, qui protège les droits des paysans déplacés en leur permettant de revendiquer la propriété de la terre en énumérant les arbres qu'ils y ont plantés. La plantation d'arbres est un moyen pour les agriculteurs qui n'ont pas les moyens d'ériger des clôtures de légitimer la propriété des terres qu'ils cultivent. Le feuillage dactylographié évoque : la déforestation, la fragilité des écosystèmes, les espèces endémiques, la spoliation des terres des paysans autochtones de Colombie. Les “dessins photographiques” - comme Calle appelle sa technique de manipulation de vieilles photographies - sont réalisés en coupant et en supprimant une partie de l'image ; ils décrivent la profondeur intacte d'une zone de forêt primaire de l'Amazonie péruvienne appelée Yavari, à la frontière de la Colombie.
Née en 1965 à Bogota, Colombie. Vit à Bogota, Colombie.
Johanna Calle est une artiste colombienne qui a développé un art du dessin éminemment poétique et personnel, un langage qui interroge la complexe réalité latino-américaine et colombienne. L'artiste utilise toutes sortes de matériaux et de techniques (fils de fer, fils à coudre, photographies et papier photographique, textes et lettres dactylographiées, carton, bois, acier) et cherche à en extraire le sens et la signification. On peut voir dans son travail l'héritage des dessins conceptuels latino-américains des années 1960-70, cherchant avec une grande liberté à réfléchir sur le contexte politique et social de son environnement, et expérimentant constamment. À travers ses œuvres, pour lesquelles elle récupère des informations publiées dans la presse ainsi que des archives sur des faits divers tels que des disparitions, des maltraitances ou des catastrophes écologiques, elle porte subtilement un regard critique sur les différents problèmes sociaux qui touchent la Colombie depuis plus de cinquante ans et dénonce l'indifférence générale à l'égard des minorités en lutte.
Les œuvres de Johanna Calle ont été exposées dans le monde entier dans le cadre d'expositions individuelles et collectives ainsi qu’à l’occasion de biennales d'art contemporain. Ses œuvres ont été exposées par la Fondation Cartier en 2018, 2019 et 2021 dans les expositions Géométries du Sud, du Mexique à la Patagonie, Nous les Arbres et Trees.
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