Studio Mumbai Saat Rasta, 2016
Mumbai, Inde
Sept studios/maisons de tailles variables s’immiscent discrètement dans l'enceinte d'un ancien entrepôt de Mumbai. Ces habitations sont reliées entre elles par un espace ouvert, de forme longue et étroite, faisant office de ruelle.
En traversant ce passage, on découvre le rythme des différentes cours intérieures baignées d'une lumière ondulante, auxquelles on accède par des vérandas qui interagissent avec les espaces voisins.
Inclinés vers l'intérieur, les toits offrent un abri contre le soleil et la pluie, et acheminent l'eau qui ruisselle dans les cours vers des réservoirs souterrains. Une structure en acier élancée sert de cadre aux espaces et aux cours intérieures.
Ce projet cherche à créer un espace intérieur intime, à la fois sécurisé et ouvert sur le dehors, une halte, capable d’absorber au fil du temps le paysage de la ville en constante évolution.
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Ganga Maki Textile Studio, 2017
Dehradun, Inde
Le Ganga Maki Textile Studio est un projet d’espaces vie et de travail mené dans la ville de Dehradun, dans l'état indien d’Uttarakhand. Commissionné par Chiaki Maki, une designeuse textile japonaise travaillant dans le nord de l'Inde, ce complexe situé dans les contreforts de l'Himalaya consiste en un espace de travail hébergeant un atelier de cinquante personnes, dont des tisseurs, des teinturiers, des tailleurs, des designers, des agriculteurs et des travailleurs manuels venant des quatre coins du pays.
Accordé au cycle du soleil et de la lune, le complexe est conçu comme un système agricole cyclique autosuffisant intégrant tous les aspects de l’art du tissage, de la culture de l'indigo et du henné nécessaire à la teinture à la récolte des cocons de soie, jusqu’au filage de la laine. En respectant l'écoulement de l'eau à travers la propriété, et les modes de culture du site dans le passé, le design du complexe s’est adapté aux traces existantes du paysage : les sentiers, les terrasses, les canaux et les vergers de manguiers. Presque tous les matériaux de construction – comme la brique, la chaux et les pierres de rivière phosphorescentes utilisées dans les fondations du bâtiment et le traitement des murs en brique – ont été extrait dans un rayon de deux kilomètres autour de la fabrique.
Au centre du site se trouve l’atelier, un bâtiment à cinq façades. Il encadre une cour intérieure servant à travailler et à se réunir. Le bâtiment héberge également une galerie où est exposé le travail des designeurs textile, tandis que les bâtiments en longueur accueillent différentes activités telles que le tissage et le traitement des tissus, le lavage, la teinture, et le dévidage des cocons de soie, ainsi que des salles à manger, une maison d'hôtes et des espaces de vie pour Maki et son partenaire, ainsi que pour le gardien du site et sa famille.
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Extension et rénovation du Domaine de Beaucastel, 2018
Courthézon, France
Le Domaine de Beaucastel se situe dans la région viticole des Côtes du Rhône, dans le sud de la France. Niché au cœur de la terrasse quaternaire de Châteauneuf-du-Pape, le domaine est connu pour son terroir exceptionnel, et le vin de grande qualité produit à partir de ce paysage. La famille Perrin cultive cette terre depuis plus de cinq générations et produit son vin de manière biodynamique. Son ambition était d'agrandir le chai existant et de mettre en place une infrastructure durable pour les générations futures.
Notre proposition d'extension du chai existant s’est enracinée dans l'idée de terroir (terme viticole désignant la rencontre de caractéristiques naturels tels que le sol, le sous-sol, le climat, la pente et l'altitude). Respectant le cycle de la lune, le projet s’est servi des matériaux trouvés dans les proches environs. Le chantier a principalement utilisé de la terre excavée, comprimée et ensuite relocalisée pour former déblais et remblais. Des espaces ont ainsi été creusé dans la terre accueillant les caves à vin ainsi qu’une citerne collectant l'eau de pluie et l'eau utilisée dans le processus de vinification. Cette citerne réservoir est également utilisée comme dispositif mécanique permettant de réguler le passage de l’air du Mistral à travers les espaces intérieurs grâce à un processus passif de chauffage et refroidissement. Cela permet de maintenir une température et une humidité optimales dans les espaces pendant la maturation du vin.
L’utilisation de matériaux de construction typiques tels que la brique, la pierre, la chaux, l'argile et la terre permet au bâtiment d’être auto-dépendant au sein de son environnement et de vieillir avec grâce.
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Lantern Onomichi Garden, 2018
Hiroshima, Japon
Ce projet se situe à la croisée des expériences de Shiga Naoya à Onomichi décrites dans son livre Errances dans la nuit (1936), du film Tokyo Story (1953) de Yasujiro Ozu, et de notre époque contemporaine. La ville elle-même est une allégorie de la lutte des époques entre elles, au passage d’une génération à l'autre, un lieu que l'on quitte et où l'on revient, une sorte de palimpseste.
Le projet Onomichi est comme un site archéologique. Ce qu’il en reste est une histoire du temps racontée dans l’espace, écrite entre les lignes de l’architecture et les artefacts du site : un ancien sanctuaire au sommet de la falaise de pierre, une maison de thé traditionnelle à un étage sur pilotis, une structure moderne en béton adossée à la montagne formant une cour avec une maison à deux étages à l’intérieur. Ces structures sont abritées par un jardin luxuriant que la végétation a envahi au fil des années.
La maison à deux étages située dans la cour a été soigneusement démontée, et ses matériaux réutilisés dans la rénovation du bâtiment et du site. La structure en béton datant des années 1950 était opaque et lourde. Nous avons voulu l’ouvrir, la rendre légère et poreuse à l'environnement, réduire son poids et sa masse occupées et la relier au paysage entre le temple situé au sommet de la colline et la lointaine silhouette des montagnes du port se trouvant de l'autre côté.
En recourant au travail manuel, l'idée était de créer de l'intimité et d’apporter du soin à la construction. C'était aussi une manière d'humaniser ce cadre en béton pour le transformer en un environnement plus sensoriel.
Le bâtiment, auquel on accède par une petite cour en suivant les marches qui mènent à l'ancien sanctuaire, s'ouvre sur un jardin et un espace de convivialité situé au rez-de-chaussée où l'on peut organiser des représentations théâtrales, des spectacles de danse, projeter des films et autres activités. Le bar, les salles à manger et les galeries se trouvent à l'étage intermédiaire, où un escalier extérieur permet de rejoindre le jardin faisant face au port. Les étages supérieurs sont plus privés et intimes. Les chambres tendues de « Wash paper » offrent des espaces à l’ambiance chaleureuse pour dormir, lire, se reposer ou méditer. Le point d’orgue du bâtiment est sa terrasse ouverte depuis laquelle on peut admirer le ciel d'Onomichi.
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Victoria & Albert Museum, In-between architecture, 2010
Londres, Royaume-Uni
Notre proposition explore les espaces architecturaux formés par les limites des bâtiments existants. La structure est une tranche formée par une série d'habitations prises en sandwich entre notre studio actuel et l'entrepôt adjacent. Bien qu'elle s'inspire d'un espace réel, notre objectif n'est pas d’en produire une réplique exacte dans un cadre muséal.
Il s'agit d'une quintessence d’étude architecturale d'habitation, une structure hébergeant des espaces multifonctionnels incluant espaces de vie commune, lieux de retraite, de contemplation et de culte. Il s'agit d'une série d'espaces aux proportions intimes, capables de s'adapter aux besoins personnels et émotionnels de chacun, inspirant à la fois l’ordre et la polyvalence, le calme et la dignité.
Cette structure ambiguë propose une abstraction de la relation entre nature et artifice. Elle représente une autre réalité, aperçue presque par hasard ; et nous imaginons qu'elle sera explorée d'une autre manière que celle que nous avons spécifié, permettant à chacun son interprétation personnelle. Nous souhaitions offrir un véritable possible, créer au sein d’un espace restreint un refuge engendré par l'imagination, l'intime et la pudeur.
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Tara House, 2005
Kashid, Inde
Dans la cour d'une maison familiale se niche un jardin tropical composé de frangipaniers, de fougères, d'herbes, de bambou et de jasmin. Autour, des montagnes, des forêts et les eaux turquoises de la mer d'Arabie.
Sous la cour se cache une pièce secrète remplie d'eau provenant d'un aquifère souterrain. La lumière diminue à mesure que l'on descend les escaliers à travers un couloir en pierres, renforçant le sentiment d’une traversée de la terre. L'excavation et la construction proposent un équilibre entre le ciel et l'eau, le solide et le liquide, le vide et le plein. Cette piscine silencieuse dégage un sentiment de réconfort, l'eau pénétrant le bâtiment sans bruit ni ondulation.
À l'intérieur de cette cavité en pierres, c’est comme si l’on portait une conque à son oreille. Les bruits de l'océan se réverbèrent d'en haut et l'eau s’écoule librement, au gré des saisons et des marées.
La salle d'été offre un refuge contre la chaleur du soleil indien, la lumière perçant à travers les murs de pierre jusqu'à l'eau. Lorsqu'il pleut, l'eau qui coule sur le toit ruisselle jusqu’au puits et alimente la nappe phréatique. À mesure que les eaux montent, les escaliers, les murs, la lumière et le ciel se trouvent immergés un à un.