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L’exposition en détails

L’exposition se fait aussi le lieu d’échange entre Bijoy Jain, l’artiste chinoise Hu Liu et la céramiste turque Alev Ebüzziya Siesbye. Accordant la même importance à la maîtrise rituelle du geste, à la résonance et au dialogue avec la matière, tous trois partagent le même éthos et la même sensibilité.

Dans l’atelier parisien d’Alev Ebüzziya Siesbye, mai 2010.
Photo © Gaëtane Girard.

Alev Ebüzziya Siesbye

Née en 1938 à Istanbul (Turquie). Elle vit à Paris depuis 1987.
Au fil des années, Alev Ebüzziya Siesbye a perfectionné un dialogue intense avec la matière à travers une maîtrise rituelle du geste.

Rigueur, répétition et patience sont des marques de qualité pour cette artiste qui, dès le début, a trouvé son inspiration dans les cultures de Mésopotamie, d’Égypte et d’Anatolie. Dans ce dialogue avec l’argile, l’artiste souligne l’importance de l’eau comme la base de l’érection de la terre, comme dans le geste architectural. Les céramiques d’Alev Ebüzziya Siesbye sont des bols ronds, à parois minces et à larges bords qui invitent le spectateur à contempler le silence de l’espace intérieur. Incarnant une certaine latence, chaque bol démontre une posture paradoxale, entre équilibre ancré et ascension éthérée. Leur élégance sensuelle conduit à une sensation d’apesanteur. Bijoy Jain présente les pièces légères d’Alev Ebüzziya Siesbye sur un socle fait de briques miniatures cuites à la main. Chaque brique est assemblée méticuleusement et maintenue avec du mortier, une argile brûlée finement pulvérisée, mélangée avec de la chaux et de l’eau.

Alev Ebüzziya Siesbye - Rencontre avec Bijoy Jain
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Alev Ebüzziya Siesbye - Rencontre avec Bijoy Jain

Hu Liu
Photo © David Yen.

Hu Liu

Née en 1982 à Xinyang, province du Henan (Chine). Elle vit à Pékin.
Les dessins monochromes noirs de Hu Liu sont entièrement réalisés au graphite, par l’itération d’un même mouvement, trait par trait, afin de révéler l’essence d’éléments naturels: l’herbe caressée par le vent, le ressac des vagues ou la silhouette des branches d’un arbre. Si l’ensemble de la surface du dessin est recouverte et peut apparaître monochrome, ses œuvres ne sont pas pour autant noires, elles sont, selon Hu Liu, xuán. Le mot peut signifier «sombre» ou «mystérieux», et évoque la philosophie de Laozi et Zhuangzi qui encouragent l’errance insouciante, le «non-agir» (無 為, wúwéi), la spontanéité naturelle reposant sur la quiétude et l’absence de pensée. « Les changements spatiaux et temporels causés par l’émergence des formes de vie sont merveilleux et magiques, comme la création d’œuvres d’art; ils sont tous entraînés par les forces générées par le pouvoir primitif de la vie ».

Un dessin de Bijoy Jain inscrit directement au sol fait écho au Wagh bakri, le jeu du tigre et de la chèvre. Ce dessin invite les visiteurs à devenir participants par leur présence.

Hu Liu - Bijoy Jain « Le souffle de l’architecte »
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Hu Liu - Bijoy Jain « Le souffle de l’architecte »