Bruno Novelli, No caminho, 2021. Acrylique sur toile, 188 x 184 cm. Collection José Olympio Pereira. Photo Photo © Samuel Esteves.

Lille

Les Vivants

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François-Michel Le Tourneau, Bruce Albert, Diller & Scofidio

L’œuvre Backfire, l’âge des mégafeux est une cartographie des mégafeux, ces incendies hors normes qui constituent à la fois un effet et une cause du réchauffement climatique. Autrefois exceptionnel, ce phénomène se multiplie aujourd’hui à travers le monde. Ces feux, qui ravagent chaque année des centaines de milliers de kilomètres carrés de forêt sur la planète engendrent orages et tornades ardentes, émettent des milliards de tonnes de gaz à effet de serre et menacent de grandes métropoles. Sous forme de carte dynamique, Backfire, l’âge des mégafeux montre la progression des mégafeux entre 2000 et 2021 dans huit régions du monde, mettant en évidence l’ampleur de ce phénomène ainsi que ses conséquences écologiques et climatiques dramatiques sur la planète.

Tony Oursler lors de l'inauguration de son instalation Eclipse, Soirées Nomades, 15 octobre 2019, Fondation Cartier pour l'art contemporain, Paris. Photo © Edouard Caupeil.

Tony Oursler

Né en 1957 à New York (États-Unis). Vit et travaille à New York.

Tony Oursler est une figure incontournable de l’art vidéo. Depuis la fin des années 1970, il crée des espaces inspirés de contes et d’images, explore la limite entre le réel et l’imaginaire et nous plonge dans un univers peuplé de visages fantasmagoriques.
En 2003, à l’occasion de l’exposition Yanomami, l’esprit de la forêt à la Fondation Cartier, Tony Oursler crée Mirror Maze (Dead Eyes Live), une installation monumentale combinant des enregistrements de séances chamaniques filmées dans la forêt amazonienne avec un bestiaire dessiné par Joseca et d’autres artistes Yanomami, qu’il projette sur dix grandes sphères posées à même le sol. L’œuvre convie le spectateur à une déambulation dans un système solaire onirique qu’il découvre à travers le regard des chamans.

Fabrice Hyber. Photo © Michel Slomka.

Fabrice Hyber

Né en 1961 à Luçon (France). Vit entre Paris et La Serrie (France).

Depuis quarante ans, Fabrice Hyber a semé avec son père, agriculteur en Vendée, quelques 300 000 graines d’arbres dans la vallée jouxtant la ferme familiale, transformant ainsi progressivement les champs en forêt, et le paysage, en œuvre. L’artiste, qui a suivi des études scientifiques avant d’étudier les beaux-arts dans les années 1980, offre dans ses œuvres une observation intuitive et poétique des mutations permanentes du vivant ainsi qu’une vision onirique de l’hybridité entre humains et végétaux. Adepte d’une écologie positive, il porte un regard plein d’intérêt et de curiosité sur les infinies possibilités de régénérescence du monde vivant.

Artavazd Pelechian. Portrait © Rajak Ohanian

Artavazd Pelechian

Né en 1938 à Leninakan (Arménie). Vit à Erevan et Moscou (Russie).

Cinéaste arménien, Artavazd Pelechian a créé l’essentiel de son œuvre à Moscou entre 1964 et 1993. Au cours de cette période, il réalise neuf courts-métrages devenus mythiques, auxquels vient s’ajouter, vingt-sept ans plus tard, son dernier film, La Nature (2020), fruit d’une commande de la Fondation Cartier. Selon une technique qu’il nomme « le montage à distance », Pelechian retravaille et remonte des images d’archives ou des prises de vues réelles pour aboutir à de véritables poèmes visuels qui échappent à la distinction classique entre fiction et documentaire. Sa filmographie, aussi rare que célébrée, associe subtilement l’image et la bande sonore en leur accordant la même importance.

Dans Les Habitants, film pionnier, des hordes d’animaux sauvages fuient une menace invisible, que le spectateur associe progressivement à l’emprise de l’Homme sur la planète.

→ Découvrez Rencontre avec Artavazd Pelechian, un projet éditorial autour de l'artiste

Bruno Novelli. Photo © Michel Slomka.

Bruno Novelli

Né en 1980 à Fortaleza (Brésil). Vit et travaille à São Paulo (Brésil).

Bruno Novelli est un peintre brésilien, formé au design graphique et très inspiré par l’exubérance de l’univers amazonien. Ses œuvres mettent en scène des animaux fantastiques et des panoramas tropicaux oniriques soigneusement élaborés à l’aide de motifs géométriques colorés. L’artiste s’inspire de la forêt imaginaire qu’il transforme en une luxuriante intrication organique entre paysages, animaux et végétaux. Ce thème lui donne l’occasion de faire cohabiter styles et références symboliques très diverses allant des chimères peuplant les fresques médiévales aux formes de représentation du paysage héritées de l’Asie. Bruno Novelli crée ainsi une véritable ode aux tonalités végétales.

« Le vert est très présent dans la plupart de mes tableaux, dans lesquels j’ai pu affiner les variations : le lion vert de l’imagerie alchimique, le pigment chlorophyllien, la forêt, l’émeraude... Le vert est fascinant. »

Bane. Photo © Michel Slomka.

Huni Kuin

Bane - né en 1983 dans le village de Xiku Kurumim, rio Jordão (État de l’Acre, Brésil). Vit et travaille dans ce même village de la Terra Indígena Kaxinawá
Iran - né en 1974 dans le village de Três Fazendas
Isaka - né en 1985 dans le village de Pão Sagrado
Kixtī - né en 1980 dans le village de Três Fazendas
Maná - né en 1996 dans le village de Três Fazendas
Txanu - né en 1986 - 2012 dans le village de Boa Esperança et décédé accidentellement en 2012

Bane est le fils de Ibã Sales, gardien des savoirs et des chants (huni meka) traditionnels du peuple Huni Kuin transmis par son propre père. Sous la conduite d’Ibã, Bane a été le premier, en 2009, à transcrire les chants du rituel de la liane psychotrope Nixi Pae (Banisteriopsis caapi) sous forme de dessins, composant ainsi de véritables partitions chamaniques. Ces chants évoquent Yube, l’anaconda cosmique et chaman primordial, maître du Nixi Pae, et diverses entités « humanimales » de la forêt.

Hormis Ibã et Bane, ce groupe initial comptait également Iran, Isaka, Kixtī, Maná et Txanu dont les dessins sont exposés ici. Cet ensemble d’artistes, dont la composition a varié depuis, s’est consolidé pour former en 2013 le groupe MAHKU (Mouvement des artistes Huni Kuin) qui, depuis lors, poursuit sa trajectoire dans le circuit de l’art contemporain international. Ses œuvres, au-delà de leur qualité esthétique propre, constituent à la fois un moyen de communication avec le monde extérieur et un vecteur de consolidation de l’autonomie culturelle et territoriale du peuple Huni Kuin.

Les Yanomami au Brésil

Les Yanomami sont un peuple amérindien de chasseurs-cueilleurs et agriculteurs sur brûlis, qui comptent environ 39 500 personnes. Ils occupent un territoire de 179 500 km2 situé dans le nord de l’Amazonie, de part et d’autre de la frontière entre le Venezuela et le Brésil, représentant près de 1,5 % de la forêt tropicale encore préservée sur la planète.

28 000 Yanomami vivent dans l’extrême nord de l’Amazonie brésilienne. Ils occupent un territoire un peu plus vaste que le Portugal, reconnu légalement par l’État brésilien en mai 1992.

Ces « habitants de la forêt » (urihi thëri thë pë en Yanomami) sont donc l’un des grands peuples amazoniens, dont il est important aujourd’hui d’écouter la voix et la connaissance. Parallèlement à leur lutte contre l’invasion de leurs terres par les orpailleurs et la défense de la reconnaissance de leurs droits, plusieurs artistes yanomami ont commencé à sensibiliser le monde à la richesse de leurs traditions et à la beauté de leur mode de vie.

Sheroanawe Hakihiiwe. Photo © Michel Slomka.

Sheroanawe Hakihiiwe

Né en 1971, dans la communauté de Sheroana (Venezuela). Vit et travaille dans la communauté de Poripori en Amazonie vénézuélienne.

À partir de croquis et annotations issus de ses observations quotidiennes, Sheroanawe Hakihiiwe peint ou imprime ses œuvres sur du papier artisanal spécialement fabriqué avec des fibres d’arbres ou de plantes issues de sa forêt natale.

Son travail, le plus souvent d’apparence non figurative, s’inspire cependant minutieusement de détails issus du monde forestier dans lequel il évolue : traces, formes et « signes particuliers » des animaux et des végétaux amazoniens. Son processus d’abstraction s’apparente fortement à celui des peintures corporelles yanomami, elles-mêmes formées à partir de traits distinctifs des ancêtres mythologiques d’une première humanité, à la fois humaine et animale.
À la fois minimaliste et concret, ce langage visuel original pérennise la tradition yanomami sous la forme d’une sténographie sensible, explicitant la coexistence familière de son peuple avec les vivants non-humains de la forêt.

Jaider Esbell, O Olho D’Agua e a Guardiã ,2019.Collection Fernanda Feitosa and Heitor MartinsCourtesy Galeria Jaider Esbell de Arte Indígena Contem-porânea; Galeria Millan.

Jaider Esbell

Jaider Esbell est un artiste et écrivain issu du peuple Makuxi du nord de l’Amazonie brésilienne. Il se qualifiait lui‑même comme artiviste : un artiste activiste particulièrement actif dans la défense des droits territoriaux et culturels des Indiens du Brésil. Jaider Esbell était également commissaire d’exposition indépendant — curateur piya’san (chaman) selon ses propres termes —, promoteur inlassable de l’Arte Indígena Contemporânea (AIC) dans son pays.

Jaider Esbell a grandi dans les années 1980‑1990 au fil des mouvements de défense des droits territoriaux et culturels Makuxi, et sous l’influence spirituelle de Bernaldina Makuxi, maîtresse des traditions cérémonielles de son peuple. Il quitte sa communauté à 18 ans, après une scolarité marquée par sa résistance à la déculturation, pour se rendre à Boa Vista, capitale de l’État de Roraima, où il exerce, durant deux décennies, la profession d’électricien de ligne de transmission. En 2007, en marge de son emploi, il continue à étudier la géographie à l’université et, passant ses soirées en bibliothèque, il cultive la passion pour l’art et l’écriture qui l’habite depuis son enfance.

En 2012, Jaider Esbell publie son premier livre et, l’année suivante, fonde à Boa Vista sa propre galerie, la Galeria Jaider Esbell, afin de promouvoir son travail et celui des autres artistes amérindiens du Brésil. Il commence à exposer au Brésil, aux États‑Unis et en Europe. En 2016, il se voit couronné par le prix PIPA, un des plus importants prix d’art contemporain brésilien, ce qui lui permet de se consacrer entièrement à son art. En 2021, la Biennale de Sāo Paulo l’invite à organiser une grande exposition d’art contemporain amérindien, Moquêm_ Surarî au Musée d’art moderne de la ville.
Jaider Esbell nous a quittés en novembre 2021, au sommet de son art profondément onirique, inspiré à la fois par le bestiaire de la mythologie Makuxi, le tracé des pétroglyphes des savanes du Roraima et ses propres songes cosmologiques. Sa trajectoire fulgurante et son œuvre resteront gravées dans la mémoire de la lutte des peuples amérindiens et dans celle de l’art contemporain universel.

Sans titre (cactus), 2018, Dessin, stylo à bille sur papier, 21 x 27 cm, Collection of the Fondation Cartier pour l'art contemporain, Paris.

Les artistes du Gran Chaco

La région du Gran Chaco se situe au nord du Paraguay, à la frontière entre l’Argentine, la Bolivie et le Brésil. Moins médiatisée que sa voisine l’Amazonie, la forêt du Gran Chaco paraguayen connaît pourtant le taux de déforestation le plus élevé au monde faisant peser une menace grandissante sur les peuples qui y habitent et leurs cultures. Les communautés indiennes Guarani et Nivaclé, qui constituent 2 des 19 communautés indigènes du Paraguay — vivent ainsi désormais dans un total dénuement en marge des petites villes locales.

Pour dénoncer la destruction de leur environnement, les artistes dessinent l’immense diversité des espèces végétales et animales qui peuplent la forêt du Gran Chaco paraguayen. La forêt est à la fois l’habitat naturel de nombreuses espèces animales (jaguars, pécaris, hérons) mais aussi la source ancestrale de subsistance des peuples qui l’habitent : la cueillette des cosses de prosopis, la récolte du miel dans le palo blanco (arbre‑bouteille typique de la région) et la chasse sont autant de thématiques représentées dans leurs œuvres. Malheureusement, l’équilibre de cette cohabitation, dont dépend la survie des peuples Nivaclé et Guarani est aujourd’hui gravement menacé.

AVEC : EFACIO ÁLVAREZ, HERMAN ÁLVAREZ, NANCIA ALVAREZ, EURIDES ASQUE GÓMEZ, JORGE CAREMA, DORIANA FALCON ROMERO, FLORIBERTA FERMIN, GUSTAVO GIMÉNEZ, PATRICIO GIMENEZ, CLEMENTE JULIUZ, ANGELICA KLASSEN, ESTEBAN KLASSEN, MARCOS ORTIZ ET OSVALDO PITOE

Solange Pessoa, Untitled, 2021.

Solange Pessoa

Née en 1961 à Ferros (Brésil). Vit et travaille à Belo Horizonte (Brésil).

La pratique de Solange Pessoa se déploie à travers un large éventail de médiums et s’inspire autant des rêves et de l’inconscient que des peintures rupestres, des cultures indigènes, des rituels, du land art, du surréalisme et de la poésie.
Pour l’exposition, l’artiste a réalisé une série de dessins monochromes autour d’oiseaux chimériques. Puissants et mystérieux, ils distillent élégamment l’essence graphique des animaux, comme autant de formes primitives abstraites en constante transformation, à la manière des mythes amérindiens.
Pour Mundão II, l’artiste enduit sa toile de peinture réalisée à partir d’oxyde de fer qu’elle fabrique elle-même. L’œuvre monumentale dépeint plusieurs formes de vie terrestre : des animaux, des plantes, des fossiles. Si certains sont facilement identifiables, d’autres semblent plus difficiles à définir, faisant écho à la fois aux espèces disparues ou en voie d’extinction, ainsi qu’à d’autres encore non découvertes.

Francis Hallé
Photo © Edouard Caupeil.

Francis Hallé

Francis Hallé est botaniste, spécialiste des forêts tropicales et de l’architecture des arbres. Depuis plus de soixante ans, il étudie les plantes et compile ses découvertes dans des dessins d’observation ou des carnets qui l’accompagnent lors de ses voyages. En 1986, il imagine le Radeau des Cimes, une plateforme ultra légère installée à la cime des arbres, grâce à laquelle il a pu découvrir et étudier la richesse de la biodiversité des canopées des forêts tropicales. Véritable amoureux des arbres et fervent défenseur des forêts primaires, Francis Hallé œuvre aujourd’hui pour la création d’un vaste espace forestier protégé en Europe. Pendant près de sept siècles, cette forêt d’une superficie de 70 000 hectares évoluera librement et de façon naturelle, renouvelant et développant sa faune et sa flore sans aucune intervention humaine, jusqu’à redevenir une véritable forêt primaire.

Joseca. Photo © Michel Slomka.

Joseca

Né en 1971 sur le haut rio Lobo d’Almada (Brésil). Vit et travaille dans la maison collective yanomami de Watorikɨ, située dans le nord de l’Amazonie brésilienne.

Au début des années 1990, Joseca devient le premier lettré en langue et professeur de la communauté de Watorikɨ. Il participe dès lors à la rédaction de nombreuses brochures bilingues en yanomami et portugais pour les programmes d’éducation scolaire et sanitaire mis en place par des O.N.G partenaires locales. Au début des années 2000, il devient également l’un des premiers agents de santé de son groupe. Joseca a commencé à sculpter de remarquables animaux en bois, puis à dessiner à la fin des années 1990. Il présente ses œuvres pour la première fois à la Fondation Cartier pour l’art contemporain dans l’exposition Yanomami, lesprit de la forêt (2003), puis dans Histoires de voir en 2012 et enfin Nous les Arbres en 2019 à Paris et en 2021 à Shanghai. Depuis 2014, Joseca a également illustré plusieurs livres sur les traditions de son peuple publiés par l’association yanomami Hutukara. Ces dessins évoquent avec minutie des entités, des lieux et des épisodes de mythes et chants chamaniques entendus depuis son enfance, ou représentent parfois des scènes de la vie quotidienne dans la forêt.

Bernie Krause. Photo © Michel Slomka.

Bernie Krause

Bio‑acousticien « écologiste » et musicien américain, Bernie Krause a consacré sa vie à l’enregistrement et l’écoute des sons de la nature. Depuis la fin des années 1970, il a archivé plus de 5000 heures de transcriptions sonores de différents habitats naturels sauvages, terrestres et marins, incluant plus de 15 000 espèces animales. L’émerveillement éprouvé à l’écoute des sons du vivant se double d’un pressentiment alarmant face à la disparition accélérée des écosystèmes. Près de 50% des habitats figurant dans ces archives sont désormais si dégradés que beaucoup de ces paysages sonores naturels ne peuvent plus être entendus aujourd’hui ailleurs que dans la collection de sons de Bernie Krause.

À l’initiative de la Fondation Cartier, le collectif artistique londonien United Visual Artists a imaginé une traduction visuelle de ces paysages sonores. Le défilement des sonagrammes (visualisations graphiques du son) sur les murs de l’installation illustre à merveille la notion de « paysage » sonore et crée un lien d’analogie frappant avec la partition d’orchestre.

Vincent Tricon. Photo © Michel Slomka.

Vincent Tricon

Vincent Tricon est un monteur et réalisateur français. Il a été monteur des films Divines (2016), pour lequel il nominé aux Césars en 2017 et Jessica Forever (2018). Son premier documentaire, Bernie Krause, une vie avec Le Grand Orchestre des Animaux, brosse le portrait intime de Bernie Krause, à la fois musicien et scientifique, dont la pratique a permis de dévoiler l’harmonie existante dans la nature. Avec sa femme Katherine, Bernie Krause transmet son émerveillement face à ces paysages sonores et établit l’état des lieux d’un monde sauvage fragile, parfois disparu au cours du temps, comme en attestent les différents enregistrements d’un même territoire à plusieurs années d’intervalle. Ce documentaire témoigne également de la création de l’œuvre visuelle et immersive éponyme conçue en 2016 par Bernie Krause, en collaboration avec le collectif londonien United Visual Artists pour une exposition de la Fondation Cartier pour l’art contemporain à Paris.

Vue de l’exposition Le Grand Orchestre des Animaux, Fondation Cartier pour l’art contemporain, Paris, 2016. © Cai Guo-Qiang. Photo © Luc Boegly.

Cai Guo-Qiang

Depuis le milieu des années 80, l’artiste chinois Cai Guo‑Qiang explore les propriétés de la poudre de feu d’artifice dans des dessins et des performances pyrotechniques monumentales qui sont devenues sa marque de fabrique. Son œuvre s’inspire de différents symboles, traditions et récits chinois et orientaux, mais aussi des grands enjeux sociétaux actuels, transcendant ainsi les barrières culturelles. En 2016, la Fondation Cartier lui a demandé de créer une œuvre pour l’exposition The Great Animal Orchestra. Cai Guo‑Qiang a alors imaginé l’immense « fresque » en poudre de feu d’artifice White Tone, qu’il a réalisée en provoquant une explosion en chaîne dans une usine de feux d’artifice.

Rappelant les peintures rupestres qui ornaient les murs des grottes, elle représente des animaux rassemblés autour d’un étang, une scène paisible de la vie animale. « J’ai imaginé ce lieu comme le dernier vestige de la nature sur terre, le dernier héritage des animaux. Ils ne sont plus dans une logique d’affrontement ; ils se penchent doucement au‑dessus d’un point d’eau pour boire la dernière gorgée ».