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L’exposition en détails

Tadanori Yokoo, Portrait d'Artavadz Pelechian, 2005. Collection Fondation Cartier pour l'art contemporain, Paris. © Tanadori Yokoo. Photo © Norihiro Ueno

Né en 1938 en Arménie, Artavazd Pelechian exerce divers métiers avant de s’installer à Moscou en 1963 pour y étudier le cinéma. Ce langage universel, dit-il, « peut véhiculer certaines choses qu’aucune langue au monde ne peut traduire ».

Artavazd Pelechian est un réalisateur à la fois célèbre dans le monde du cinéma et méconnu du grand public. Il a une façon bien à lui de fabriquer ses films, sans acteurs ni dialogues. Ses films (Au début, Nous, Les Habitants, Les Saisons, Notre Siècle, Fin, Vie) racontent l’histoire des Hommes, entre grandeur, espoirs et inquiétudes. Leur montage est très particulier. Artavazd Pelechian a inventé le « montage à distance », une technique donnant davantage de force à ses films. Le cinéaste accorde également une grande place à la musique : pour lui, le son est aussi important que l’image. Il utilise surtout de la musique classique : l’orchestre, composé d’une multitude d’instruments offre une puissance supplémentaire à ses créations.

L’exposition présente deux de ses œuvres : Les Saisons (1975) et La Nature (2020). Si la première est paisible et illustre l’harmonie entre l’homme et son environnement, la seconde présente une nature surpuissante, qui peut se déchaîner et devenir dangereuse pour l’être humain.

Artavazd Pelechian, « La Nature », images du film, 2020. © Artavazd Pelechian. DR.

Certaines images de ce film sont susceptibles de heurter la sensibilité du jeune public.

Des séquences représentant une nature à la fois violente et majestueuse se suivent et les moyens humains semblent bien inutiles face aux forces dévastatrices qui animent la Terre. Ce sont ces mouvements, ces humeurs de notre planète qu’Artavazd Pelechian met en scène ici.

Entre de rares moments de paix, se succèdent des événements destructeurs : geysers de lave, scories tombant au sol, vagues géantes, arbres arrachés, immeubles qui s’effondrent... À la violence de ces images répond celle de la musique et des bruitages, et l’on ressort abasourdi de cette œuvre qui semble annoncer un sombre futur pour l’humanité.

Artavazd Pelechian, « Les Saisons », images du film, 2020. © Artavazd Pelechian. DR

Contrairement à La Nature, Les Saisons décrit l’harmonie entre les hommes et la terre qui les nourrit, dans le respect du cycle des saisons. Certains plans reviennent plusieurs fois (technique du montage à distance), et font écho à la répétition des gestes quotidiens des paysans.

Comme à son habitude, Artavazd Pelechian offre dans ce film sans dialogues une place importante au son. Il a choisi une œuvre très connue du compositeur Antonio Vivaldi, Les Quatre Saisons, pour accompagner la traversée des bergers d’Arménie. Ainsi, devant sa caméra, chaque geste semble se transformer en mouvement de danse.

Glossaire

  • Montage : dans un film, assemblage dans un ordre bien précis des images et des scènes qui se succèdent.
  • Montage à distance : en montage, technique consistant à espacer les plans importants d'un film pour augmenter leur signification. Dans un même film, des images peuvent revenir plusieurs fois.
  • Scories volcaniques : lave refroidie, légère et fragmentée.
  • Abasourdi : étourdi de surprise, déconcerté, étonné.