François Chaignaud et Marie-Pierre Brébant

Nous sommes particulièrement heureux de pouvoir reprogrammer cette Soirée Nomade initialement prévue le 11 janvier 2021 et qui avait été annulée en raison de la situation sanitaire liée au virus COVID-19.

Conception et interprétation : François Chaignaud et Marie-Pierre Brébant

D’après l’œuvre musicale d’Hildegarde de Bingen (1098-1179)

François Chaignaud et Marie-Pierre Brébant rendent hommage à Hildegarde de Bingen — abbesse mystique, compositrice et femme de lettres savante du Moyen Âge — dans un récital à la fois musical et charnel, envoûtant.

Au xii^e siècle, sur les rives du Rhin, inspirée par de puissantes visions, l’abbesse Hildegarde de Bingen imagine un lien cosmique indéfectible entre l’Homme et l’univers, qu’elle retranscrit dans des ouvrages illustrés d’enluminures saisissantes et de compositions musicales complexes. Fascinés, le danseur François Chaignaud et la musicienne Marie-Pierre Brébant se réapproprient aujourd’hui ces « Harmonies Célestes » dans Symphonia Harmoniæ Cælestium Revelationum : une pièce ensorcelante pour corps, voix et bandura (instrument traditionnel ukrainien, proche de la lyre ou de la harpe).

Cheveux relevés, corps tatoués et torses nus, François Chaignaud et Marie-Pierre Brébant président sur leur socle-sculpture. Elle, bandura en main qui résonne comme une invocation magique, lui, empruntant des gestes aux danses sacrées autant que contemporaines. Assis ou allongé autour d’eux dans la pénombre, le public les écoute, alangui. Cette pièce est un pari pour le duo qui interprète par cœur ces chants secrets, méditatifs et amoureux qui semblent contenir toutes les heures du jour et de la nuit, toutes les fêtes, toutes les joies et les peines de la vie d’une communauté féminine du xii^e siècle. Ciel rouge rubis, jardins d’aromates, rosée vivifiante, voix de feu et étreinte du soleil dialoguent avec l’esprit saint d’un monde qui nous apparaît animiste et magique. Le temps se suspend, s’étire, s’enroule. Symphonia Harmoniæ Cælestium Revelationum est une expérience contemplative, une pièce pour méditer, rêver, s’endormir ou s’embraser.

François Chaignaud

Né à Rennes, François Chaignaud étudie la danse depuis l’âge de 6 ans. Il est diplômé en 2003 du Conservatoire National Supérieur de Danse de Paris et collabore ensuite auprès de plusieurs chorégraphes.
Il crée des performances, dans lesquelles s’articulent danses et chants, dans les lieux les plus divers, à la croisée de différentes inspirations. S’y dessinent la possibilité d’un corps tendu entre l’exigence sensuelle du mouvement et la puissance d’évocation du chant, et la convergence de références historiques hétérogènes – de la littérature érotique aux arts sacrés.
Depuis 2005, il s’investit dans un dialogue soutenu avec Cecilia Bengolea au sein de la compagnie Vlovajob Pru, avec qui il crée des œuvres saluées par la critique internationale.
François Chaignaud est artiste associé à Bonlieu Scène nationale Annecy aux côtés de Cecilia Bengolea.

Marie-Pierre Brébant

Musicienne de formation classique, Marie-Pierre Brébant a depuis pratiqué le répertoire renaissance et baroque sous toutes ses formes : chorégraphique, notamment comme interprète de Béatrice Massin de 1997 à 2001 ; musical, en orchestre et formation de musique de chambre, comme accompagnatrice pour l’Arcal et le Centre national de la danse, comme directrice musicale de l’ensemble baroque Sept mesures de soie jusqu’en 2012.
Parallèlement à cette pratique, son intérêt pour une conception de la musique comme objet artistique au-delà du divertissement ou de l’illustration l’ont menée à participer aux spectacles et performances d’artistes comme Richard Foreman, François Hiffler et Pascale Murtin de Grand Magasin, ainsi que Xavier Boussiron, depuis 2005 avec la compagnie du Zerep.
Elle joue du clavecin dans Radio Vinci Park (2016), spectacle mis en scène par Théo Mercier, aux côtés de François Chaignaud.