Pour les arts primitifs, et notamment pour le vaudou, il y a Jacques Kerchache, et il n’y a que lui.André Malraux
Les trésors du Vaudou
Visite de l'exposition
Conseiller artistique et commissaire d’expositions, Jacques Kerchache était un ardent défenseur des arts premiers et a œuvré pour leur entrée dans les collections d’importants musées français. C’est à son initiative qu’ont été créés le Pavillon des Sessions du Louvre en 2001 et le musée du quai Branly en 2006. Jacques Kerchache a également collaboré avec la Fondation Cartier à de nombreuses occasions, tout d’abord sur les expositions thématiques À visage découvert (1992) et être nature (1998), mais aussi sur l’exposition personnelle de l’artiste haïtien Patrick Vilaire, Réflexion sur la mort (1997).
Dès les années 1960, Jacques Kerchache a su reconnaître la puissance esthétique et l’originalité stupéfiante de la statuaire vaudou et de ses formes. C’est à cette époque, lors de ses premiers voyages dans l’actuelle République du Bénin, berceau du vaudou, qu’il commence à rassembler ce qui est devenu aujourd’hui la plus importante collection de sculptures vaudou africaines. L’exposition présentera une centaine de ces objets, dont certains appartiennent désormais à des collections privées.
Les sculptures vaudou, assemblages anthropomorphiques de cordes, d’os, de coquillages ou de terre cuite, jouent un rôle primordial dans la pratique de ce culte religieux très ancien et toujours vivant, des côtes du Togo à l’ouest du Nigeria. Recouvertes d’une épaisse couche de matière faite de terre, d’huile de palme et de poudre, ces sculptures étranges et troublantes dégagent un sentiment de tension et d’appréhension. Leur esthétique ambiguë est intimement liée à leur rôle qui est à la fois de protéger leurs propriétaires du danger et de nuire aux personnes responsables de leurs problèmes.