Quand il s’agit de se démarquer de ses maîtres et de ses acquis, de construire son univers propre, d’aller au-delà des influences, des références pour inventer son propre langage. Encore étudiants ou à peine diplômés, ces jeunes talents exposent pour la première fois dans une institution internationale. Ils ne font pas partie du « milieu », ne sont pas encore dans un système, n’appartiennent pas au marché.
En octobre 2004, la Fondation Cartier pour l’art contemporain a invité une centaine d’artistes de renommée internationale à présenter et à défendre le travail de jeunes talents d’une vingtaine d’années. Une façon pour la Fondation d’entraîner dans cette aventure les artistes qui ont fait son histoire et de prolonger l’esprit qui est le sien depuis sa création en 1984 : découvrir de nouveaux talents, croiser les disciplines, inventer une relation différente avec les artistes.
D’octobre 2004 à mars 2005 et de bouche à oreille, l’information sur l’exposition a circulé parmi les jeunes artistes. Des centaines de candidatures spontanées se sont ajoutées aux dossiers défendus par les parrains. En tout plus de 1200 dossiers de peintres, vidéastes, photographes, performers, designers, sculpteurs, musiciens, chorégraphes ont été examinés. De débats animés en enthousiasme partagé, 58 dossiers de plasticiens – dont 36 plasticiennes – et 36 projets de spectacles ont été retenus. Une sélection réalisée grâce au concours enthousiaste et à l’œil averti de parrains qui comme Christian Boltanski, Fabrice Hyber, Bernard Piffaretti, Nan Goldin ou Jean-Michel Othoniel, ont pris plaisir à découvrir et choisir ces jeunes artistes.