Milan
Mondo Reale Dans le cadre de la 23e Exposition Internationale Triennale Milano « Unknown Unknowns. An Introduction to Mysteries »
Du au
Prolongation jusqu'au 8 janvier
À propos de l’exposition
L’exposition Mondo Reale est présentée par la Fondation Cartier pour l’art contemporain dans le cadre de la 23e Exposition Internationale intitulée Unknown Unknowns. An introduction to Mysteries. Invité par Stefano Boeri, Président de Triennale Milano, à rejoindre le Comité consultatif de la 23e
Exposition Internationale, Hervé Chandès, Directeur général artistique de la Fondation Cartier, a conçu l’exposition en collaboration avec les designers italiens de Formafantasma ainsi que dix-sept artistes contemporains internationaux, dont de nombreuses œuvres ont été réalisées spécialement pour l’occasion.
Jean-Michel Alberola, Alex Cerveny, Alev Ebüzziya Siesbye, Jaider Esbell, Fabrice Hyber, Yann Kebbi, Guillermo Kuitca, Hu Liu, David Lynch, Ron Mueck, Virgil Ortiz, Artavazd Pelechian, Sho Shibuya, Patti Smith, Sarah Sze, Andrei Ujica, Jessica Wynne.
Scénographié par Formafantasma
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Tandis que l’exposition Unknown Unknowns nous emmène loin de la planète Terre, à la découverte des mystères de l’univers, Mondo Reale a été conçue comme un retour vers le monde réel, une fenêtre ouverte sur le mystère du monde qui nous entoure.
Le sentiment de l’inconnu est le fil conducteur des œuvres rassemblées dans cette exposition. Cet inconnu est aussi bien celui que nous percevons lorsque nous contemplons le ciel, que celui avec lequel flirtent poètes et mathématiciens ou encore celui rencontré lorsque nous sommes confrontés à des cultures, des religions différentes ou à des catastrophes naturelles. Il s’agit de l’inconnu en tant que réalité inattendue, source d’émerveillement, d’incrédulité, d’enthousiasme, de confusion, de consternation, de doute, d’inquiétude mais surtout de curiosité et de désir de repousser les limites de notre connaissance.
Libre d’évoluer à sa guise parmi les œuvres, les visiteurs sont invités à se plonger dans les mystères de l’inconnu et de laisser libre court à leur imagination, leur curiosité et leurs émotions.
Mondo Reale rassemble une sélection de films, peintures, photographies, céramiques, installations et sculptures réalisées par dix-sept artistes, mathématiciens, physiciens et philosophes internationaux. L’exposition compte notamment des œuvres d’Alex Cerveny, Yann Kebbi, Jessica Wynne, Sho Shibuya, Virgil Ortiz, ainsi que deux projets inédits de David Lynch et Sho Shibuya spécialement conçus pour l’occasion, mais aussi des œuvres issues de la collection de la Fondation Cartier réalisées dans le cadre d’expositions passées, telles que Ce qui arrive (Paris, 2002), organisée en collaboration avec le philosophe Paul Virilio, ou Mathématiques, un dépaysement soudain (Paris, 2011).
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MONDO REALE, DU RÉEL À L’INCONNU
Ce voyage dans le monde réel s’ouvre sur une rencontre inattendue. Les visiteurs sont accueillis par une créature bicéphale : Ring Master & Tics (2022), une sculpture en céramique de Virgil Ortiz, un artiste qui s’attache à entretenir la tradition du peuple Cochiti en racontant les récits des indiens d’Amérique et de leur révolte, auxquels il mêle expérience personnelle, science-fiction et thèmes apocalyptiques. À partir de là, l’exposition oscille entre réel et imaginaire, et se poursuit avec une œuvre de Ron Mueck, Man in a Boat (2002). Dans celle-ci, un homme nu assis à la proue d’une barque en bois, le regard énigmatiquement perdu dans le vide, semble embarqué dans un voyage ancestral, à la découverte de lui-même et du monde. Une installation sonore fait résonner la voix de Patti Smith en train de lire le texte de la mathématicienne Misha Gromov intitulé The Four Mysteries of the World. À ces quatre mystères du monde, la chanteuse en ajoute un cinquième, celui de la poésie. En parallèle, tout au long de l’exposition, les visiteurs deviennent témoins d’une succession de levés de soleils et d’événements capturés par Sho Shibuya dans le cadre d’un rituel matinal consistant à réagir de manière artistique à l’actualité mondiale à laquelle les unes du New York Times font écho. Issues de la série Headlines: 2020–2022, ces peintures représentant le ciel de Brooklyn et l’actualité internationale accompagnent le visiteur du début à la fin du parcours d’exposition et se trouvent constamment dans son champ visuel. L’exposition se poursuit avec un glossaire personnel de l’artiste Alex Cerveny dans lequel événements naturels et personnages bibliques sont mis en relation visuelle avec des noms de peuples et de lieux : une manière très subjective de construire une cartographie visuelle et de réordonner l’ensemble du savoir humain : de la mythologie aux séries télévisées. Dans son film Unknown Quantity (2002-2005), le réalisateur Andrei Ujica confronte le visiteur au nouveau monde né de la catastrophe de Tchernobyl, dans une conversation entre Paul Virilio et la Prix Nobel Svetlana Alexievich. Andrei Ujica présente également 2Pasolini (2000-2021), un film réalisé en hommage à Pier Paolo Pasolini, dont il explore la quête spirituelle, à l’occasion du 100e anniversaire de sa naissance. Le dessinateur Yann Kebbi propose une version alternative de l’exposition vue sous le prisme de sa créativité. Son dessin Mondo Reale imagine différentes apparences aux œuvres présentées au sein de l’exposition ainsi qu’un autre agencement dans l’espace, questionnant ainsi la frontière ténue qui sépare le réel de l’imaginaire. Véritable poème visuel, le film La Nature (2020) réalisé par Artavazd Pelechian, est présenté pour la première fois en Italie dans le cadre de cette exposition. Produit par la Fondation Cartier, le film explore la relation des hommes au monde naturel au travers d’images spécialement retravaillées dans le but de produire une expérience cinématique grandiose, échappant à la distinction classique entre fiction et documentaire. La nature y est montrée sous son jour à la fois le plus destructeur et sublime à travers des événements catastrophiques et spectaculaires. Untitled (1997-2019), les étranges et mystérieux bols en céramiques d’Alev Ebüzziya Siesbye expriment le pouvoir secret et silencieux, mais néanmoins profond, d’une œuvre d’art. Ils répondent aux ondulations sombres des motifs marins qui traversent la surface de Sea Wave (2022), un grand dessin au crayon réalisé par l’artiste Hu Liu dans lequel celui-ci redonne un souffle contemporain à l’esprit de la peinture orientale traditionnelle. Dans Double Eclipse (2013), une peinture représentant une scène de double éclipse dans un paysage composé d’objets désorganisés, Guillermo Kuitca semble annoncer l’état du monde. Dans les trois peintures de Fabrice Hyber, un ours se confronte de manière humoristique à son reflet dans l’eau qui n’est autre qu’un ours en peluche, un « TedHyber ». Le travail de l’artiste met en lumière les nombreux points de vue possibles sur le monde, en jouant sur la duplicité (ou multiplicité) d’interprétations ironiques du vrai et du faux. Pour son installation suggestive intitulée Tracing Fallen Sky (2020), Sarah Sze s’inspire du pendule, un instrument scientifique antique conçu pour suivre la rotation de la Terre, mesurer le temps et l’espace, et, enfin, expliquer le monde naturel. Les mathématiques se trouvent également au centre de la réflexion de Jessica Wynne dans sa série de photographies grand format représentant des tableaux noirs où sont inscrits des citations de quelques-uns des plus grands scientifiques de notre époque, telle une vision du savoir et de son effacement. Pour cette commande spéciale de la Fondation Cartier, Wynne a photographié le tableau noir du physicien Carlo Rovelli. Dans la même veine, la vidéo de Jean-Michel Alberola intitulée La Main de Cédric Villani (la conjecture de Cercignani) montre les gestes du mathématicien Cédric Villani en train d’illustrer la conjecture de Cercignani sur son tableau. La visite se poursuit avec les œuvres de Jaider Esbell, ancien militant ayant fait partie du mouvement de résistance des populations indigènes dans l’État de Roraima au Brésil. Dans ses œuvres, Esbell donne forme aux mythes et à la vision du monde du peuple Macuxi au sein d’un multivers vibrant de couleurs comprenant tout à la fois, microcosmes comme macrocosmes. Dans le cadre cette exposition, David Lynch présente également trois œuvres : le projet inédit Weather Report, projeté en direct dans l’espace d’exposition ; l’installation Universe Coming from Zero (2011), un catalogue en mouvement de tous les objets de l’univers sur le mode kaléidoscopique, commissionné par la Fondation Cartier dans le cadre de l’exposition Mathématiques, un dépaysement soudain, en 2011 ; et, pour clôturer l’exposition, What Did Jack Do? (2017), un film en noir et blanc tourné dans une gare ferroviaire, où un détective de la brigade des homicides, joué par David Lynch lui-même, interpelle un suspect inattendu. Dans What Did Jack Do?, l’affaire reste non-résolue, achevant l’exposition sur un mystère resté intact.
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AUTOUR DE MONDO REALE : LIVE FROM MONDO REALE
L’exposition se déploie au-delà de ses frontières physiques grâce à Live from Mondo Reale, deux projets inédits qui rythmeront la 23e Exposition Internationale pendant toute la durée de l’événement.
Weather Report de David Lynch sera quotidiennement diffusé dans l’espace d’exposition. À 19h précise, David Lynch donnera des prévisions météorologiques depuis son atelier de Los Angeles. À la fois empirique et fictionnel, le bulletin météorologique impacte notre quotidien et l’interprétation que nous en faisons.
Enfin, Sho Shibuya partagera son rituel artistique journalier dans un cadre digital présenté à la fin de l’exposition. Le ciel de Brooklyn vu à travers la fenêtre de l’artiste et peint sur l’édition quotidienne du New York Times se transportera ainsi jusqu’à Triennale Milano sous forme d’image virtuelle. Un voyage temporel, d’ouest en est, telle une frise chronologique picturale capturant l’inexorable écoulement du temps jour après jour.
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UNE SCÉNOGRAPHIE DE FORMAFANTASMA
Formafantasma a été invité par la Fondation Cartier pour l’art contemporain à concevoir la scénographie de Mondo Reale. Se détachant du titre évocateur de l’exposition, le projet proposé par Formafantasma a cherché à répondre à cette question d’apparence simple : qu’est-ce que le réel dans le cadre d’une exposition montée de toutes pièces ?
La scénographie réutilise les cimaises construites pour l’exposition précédente au lieu d’ajouter de nouveaux murs en plâtre (synonyme d’éphémère), et partitionne le reste des espaces en recourant à des parois de papier. Principalement empruntés ou recyclés, les matériaux utilisés, comme du bois, des briques, des échafaudages en métal et des tapis en laine, peuvent ainsi être réparés et réutilisés.
Formafantasma a conçu cette exposition comme un exercice d’équilibre entre la mise en scène de l’art contemporain dans l’espace muséal abstrait du « white cube » et la prise en compte des implications écologiques de la conception de scénographies éphémères.
Andrei Ujica en conversation avec Peter Sloterdijk.
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