La peinture d’Alain Diot est silencieuse, sa technique est patiente, délicate et minutieuse.
La composition de chacun de ses tableaux est toujours différente, toujours complexe, et exploite les grandes dimensions de la toile.
Le travail visuel auquel l’artiste se consacre exige un même effort de lecture de la part du spectateur. Alain Diot le pousse à aller au-delà du visible, l’invite à regarder et à regarder encore, parce que ses images ne se perçoivent pas tout de suite, ne se livrent pas facilement. Il faut laisser du temps au regard pour pouvoir saisir, à l’improviste, d’un seul coup d’œil, tout le travail de composition du peintre : ce sont des figures humaines qui apparaissent, des milliers de figures anonymes et blanches dans un jeu de corps entrelacés.
Cette exposition présente deux séries d’œuvres. Dans la première (1995-1996), les vides sont peints en gris sur une toile immaculée, couverte uniquement par sa préparation. C’est dans ce blanc immatériel que la matière prend forme, se révèle au regard. Une autre série (1997) présente des contours fins au crayon et deux blancs juxtaposés : la préparation de la toile et la couleur proprement dite. Là encore, les milliers de silhouettes enlacées n’apparaissent pas tout de suite clairement ; elles nous demandent de mieux regarder, de regarder plus loin.
