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Ibrahim Mahama

Le Temps des récoltes

  • Exposition, Paris
  • oct. 2026
Le temps des récoltes   Ibrahim Mahama   2025   KV
Le Temps des récoltes - Ibrahim Mahama © Ibrahim Mahama

Adresse

Fondation Cartier pour l’art contemporain

2, place du Palais-Royal

75001 Paris

Itinéraire

Avec Dorothy Akpene Amenuke, Gideon Appah, James Barnor, le CATPC, Courage Dzidula Kpodo avec Postbox Ghana, Zohra Opoku, Tjaša Rener, Feda Wardak

À l’automne 2026, la Fondation Cartier pour l’art contemporain présente Le Temps des récoltes, une exposition de l’artiste ghanéen Ibrahim Mahama, accompagné de neuf artistes invités.

Artiste pluridisciplinaire parmi les plus influents de sa génération, Ibrahim Mahama (né en 1987 au Ghana) s’est imposé sur la scène internationale par ses installations réalisées à partir de matériaux collectés, d’archives et de fragments de patrimoine industriel qu’il réactive pour façonner de nouveaux imaginaires. Il imagine pour la Fondation Cartier une entité vivante, en résonance avec les dynamiques des centres d’art qu’il a fondés depuis 2019 à Tamale, dans le nord du Ghana. Le Temps des récoltes évoque le cycle patient de la création : semer des idées, transmettre des savoirs, récolter les fruits d’un travail collectif. Ibrahim Mahama investira la totalité du nouvel espace, place du Palais-Royal, en présentant des œuvres pensées spécifiquement pour le lieu, ainsi que des versions inédites d’une sélection de ses installations les plus emblématiques.

L’œuvre d’Ibrahim Mahama explore les héritages coloniaux et postcoloniaux du Ghana à travers les enjeux contemporains du travail, de la décroissance, de la circulation des biens ou encore de la restitution. À Tamale, l’artiste travaille avec les populations locales à la fois pour créer ses œuvres et faire vivre ses centres d’art, où la pédagogie occupe une place centrale. Ces espaces participent activement à l’émergence d’un réseau d’institutions culturelles indépendantes sur le continent africain, démontrant le pouvoir transformatif de l’art et de l’investissement culturel dans des territoires fragilisés.

Dans le prolongement de sa pratique collaborative, Ibrahim Mahama convie neuf artistes et collectifs à participer à l’exposition. Témoin des premières années d’indépendance et fondateur du studio photographique Ever Young à Accra, le photographe ghanéen James Barnor a collaboré en 2024 avec Mahama en récréant son iconique studio Ever Young à Tamale. Dorothy Akpene Amenuke, première femme enseignante à l’illustre Kwame Nkrumah University of Science and Technology (KNUST) au Ghana, a été la professeure de Mahama. Elle utilise depuis les années 2000 la toile de jute dans ses œuvres. Gideon Appah fut le contemporain de Mahama dans cette même université. Ce peintre utilise des images d’archives datant de l’indépendance du Ghana pour composer une œuvre picturale ancrée dans une réalité historique, mais proche du rêve. L’architecte Courage Dzidula Kpodo et Postbox Ghana partagent avec Mahama un même intérêt pour les archives de la nouvelle nation ghanéenne indépendante de la fin des années 1950. Zohra Opoku, née en Allemagne de l’Est d’un père ghanéen, déploie depuis Accra une œuvre de sérigraphies sur textiles anciens dans laquelle elle interroge sa propre identité et son héritage biculturel. Le Cercle d’Art des Travailleurs des Plantations Congolaises (CATPC), basé à Lusanga (RDC) utilise l'art comme moyen de libération. En 2022 Mahama a emballé leur centre d’art “White Cube Lusanga” avec des sacs de jute. Le travail de l’artiste slovène, Tjaša Rener, est intimement lié aux relations qu’elle a tissées avec le Ghana. L’intime éclaire les rapports diplomatiques entre le Ghana du premier président Kwame Nkrumah, destitué en 1966, et la Yougoslavie de Josep Boz Tito au sein du Mouvement des non-alignés. L’installation de l’artiste et architecte franco-afghan Feda Wardak résonne avec les préoccupations de Mahama concernant les infrastructures industrielles de leurs pays et l’extractivisme imposé par les anciennes puissances coloniales. 

Commissaires de l'exposition

Aby Gaye (Ibrahim Mahama) 
Jeanne Barral (Artistes invités) 
Chiara Agradi (James Barnor)

Portrait Ibrahim Mahama   © Christian Cassiel  Barbican Centre   2025

Ibrahim Mahama

Ibrahim Mahama (né en 1987) est diplômé de la Kwame Nkrumah University of Science and Technology (KNUST) en 2013. En 2015, il intègre la sélection de la 56e biennale de Venise, dont le commissariat est assuré par Okwui Enwezor. A cette occasion, il recouvre une partie de l’Arsenal avec des sacs de toile de jutes brodés (Out of Bounds). Il participe ensuite à la Documenta 14, d’Adam Szymczyk à Athènes et Kassel (2017). Son travail a été présenté récemment à Ibraaz, Londres (2025), à la Kunsthalle de Vienne (2025), à la Kunsthalle de Berne (2025), au Barbican, Londres (2024), à la Fruitmarket Gallery, Édimbourg (2024), à la Kunsthalle d’Osnabrück (2023), ainsi qu’aux biennales de Lagos (2024), Sao Paulo (2023), Venise (2023) et Sharjah (2023). En 2023, il est nommé Directeur Artistique de la 35e biennale des arts graphiques de Ljubljana, Slovénie. Ses œuvres figurent dans plusieurs collections internationales dont le Centre Pompidou, le Astrup Fearnley Museet, la Fondation H, Hammer Museum, The Studio Museum in Harlem ou encore la Fondation Zinsou. Il est également en 2024 le premier artiste à recevoir le prix Sam Gilliam de la Dia Art Foundation, à New York, et figure en 2025 parmi les trente-six médaillés des Art Basel Awards.

Portrait d'Ibrahim Mahama © Christian Cassiel / Barbican Centre