Joseca Mokahesi

Un grand nombre d’entre eux vivent dans l’extrême nord de l’Amazonie brésilienne sur un territoire un peu plus vaste que le Portugal, qui a été légalement reconnu par l’État brésilien en 1992. Parallèlement à la lutte contre l’invasion de leurs terres par les orpailleurs, et pour la reconnaissance de leurs droits, plusieurs artistes Yanomami, dont Joseca Mokahesi, ont commencé à sensibiliser le monde à la richesse de leurs traditions et à la beauté de leur mode de vie à travers leurs œuvres.  

Au cours des années 1990, Joseca Mokahesi fonde la première école Yanomami, encourageant ainsi les plus jeunes à apprendre à lire et à écrire dans la langue de leur communauté, et participe à l’élaboration de plusieurs brochures bilingues yanomé/portugais. Dès la décennie suivante, il se consacre au dessin et donne à voir dans ses œuvres des mythes et des chants chamaniques ou des moments de la vie quotidienne, accompagnés de courts titres descriptifs en langue yanomami explicitant la scène représentée. Une grande partie des personnages qu’il dépeint sont les xapiri, des esprits laissés par Omama, divinité de la création Yanomami, pour aider les chamans dans leurs tâches.  

Depuis 2003, le travail de Joseca Mokahesi a été exposé dans de nombreuses institutions artistiques au Brésil et à l'étranger. Ses œuvres ont été présentées par la Fondation Cartier à Paris en 2003 dans l'exposition Yanomami, l'esprit de la forêt , en 2012 dans l'exposition Histoires de Voir, et en 2019 dans l'exposition Nous les arbres. Elles ont également été exposées à la Power Station of Art de Shanghai en 2021, à Londres et à Lille en 2022, ainsi qu'à New York en 2023 pour l'exposition The Yanomami Struggle au Shed. En 2022, sa première exposition personnelle, Our Earth-Forest (Kami yamakɨ urihipë), est inaugurée au MASP (Museu de Arte de São Paulo).