La Vérifiable image du monde ?
Un écrit de Bruno Latour sur Sarah Sze
Née en 1969, Boston, Massachusetts (Etats-Unis)
Vit et travaille à New York, Massachusetts, Etats-Unis.
Sarah Sze est une artiste multimédia américaine, diplômée de Yale University et de la School of Visual Arts de New York.
En 1999, la Fondation Cartier pour l’art contemporain présente la première exposition personnelle de la jeune artiste en France. Pour l’occasion, Sarah Sze conçoit une installation intitulée Everything That Rises Must Converge, composée d’une centaine d’objets de tailles différentes et que l’artiste a collecté dans les marchés, les boutiques, les quincailleries. Cette constellation se déploie dans les deux espaces du rez-de-chaussée, du sol au plafond. Fidèle aux artistes qu’elle soutient, la Fondation Cartier réinvite Sarah Sze en 2020. L’artiste présente De nuit en jour, une exposition immersive pour laquelle elle conçoit deux sculptures, faisant partie de la série Timekeeper, débutée en 2015 : Twice Twilight et Tracing Fallen Sky. Jouant à nouveau avec l’échelle, la structure de ces deux installations s’inspire d’outils séculaires, le planétarium et le pendule, conçus pour déployer la carte du cosmos et mesurer la rotation de la Terre.
Depuis la fin des années 1990, Sarah Sze assemble des objets du quotidien pour réaliser des installations délicates et complexes qui défient les frontières entre peinture, sculpture et architecture. Introduisant également la vidéo dans son travail, Sarah Sze explore la manière dont la prolifération des images transforme notre relation aux objets, au temps et à la mémoire. Elle utilise des objets et des images glanés de mondes à la fois physiques et numériques, qu’elle assemble dans des œuvres multimédias complexes jouant avec les échelles, invitant à la fois à une observation microscopique et à une perspective macroscopique de l’infini. Associant de nombreux médias – de la sculpture à la peinture en passant par le dessin, la gravure, la vidéo et l’installation –, son œuvre interroge les notions d’entropie et de temporalité, et s’intéresse à la nature précaire de la matérialité.
Un écrit de Bruno Latour sur Sarah Sze
De nuit en jour