Adriana Varejão

Dès ses débuts, elle explore les traces laissées par la colonisation et l’esclavage, en croisant l’iconographie occidentale des XVIe et XVIIe siècles, la tradition des azulejos portugais ou encore la céramique chinoise. À travers la représentation du corps autochtone et de la chair, son travail interroge la violence des échanges culturels et des rapports de domination. Décrit comme « baroque contemporain », son langage artistique met en tension beauté et brutalité, mémoire et réinterprétation. Varejão a acquis une reconnaissance internationale, participant aux Biennales de Venise, São Paulo et Sydney. Ses œuvres ont fait l’objet de nombreuses expositions personnelles, dont Suturas, Fissuras, Ruínas à la Pinacothèque de São Paulo en 2022, et figurent régulièrement dans des expositions collectives majeures à travers le monde. 

 
Adriana Varejão expose pour la première fois à la Fondation Cartier en 2003, dans l’exposition Yanomami, Esprits de la forêt. En 2005, une exposition personnelle, Chambre d’échos, lui est consacrée. Depuis, plusieurs projets ont présenté ses œuvres, notamment Les Visitants à Buenos Aires en 2017, Nous les arbres en 2019 et Siamo Foresta en 2023. Dans Siamo Foresta, ses peintures et son œuvre sur papier Cadernos de viagem: Yakoana (2003), où elle représente une plante psychotrope dans le style de la botanique occidentale, ont été présentées aux côtés des dessins chamaniques de Joseca Yanomami. Cette mise en regard fait écho à la rencontre initiée en 2003 par la Fondation Cartier entre Varejão et les Yanomami.