Les artistes de la Région du Grand Chaco au Paraguay

Moins médiatisée que sa voisine l’Amazonie, la forêt du Gran Chaco paraguayen connaît le taux de déforestation le plus élevé au monde, faisant peser une menace grandissante sur les peuples qui y habitent et leurs cultures. Les communautés Guarani et Nivaclé notamment, auxquelles appartiennent ces artistes, constituent deux des dix-neuf communautés autochtones du Paraguay, et vivent au cœur de cette forêt, en marge des petites villes locales, dans un dénuement total. 

Pour dénoncer la destruction de leur environnement, les artistes du Gran Chaco représentent dans leurs dessins la diversité des espèces végétales et animales qui peuplent leur forêt. Celle-ci est à la fois l’habitat naturel de nombreux animaux comme le jaguar, le pécari ou le héron, et la source ancestrale de subsistance des peuples qui l’habitent. La cueillette des cosses de prosopis, la récolte du miel dans le Palo Borracho (arbre-bouteille typique de la région) et la chasse sont autant de thématiques qui traversent leurs œuvres. L’équilibre de cette cohabitation, dont dépend la survie des peuples Nivaclé et Guarani et jouant un rôle central dans la structuration des communautés mennonites installées dans la région, est aujourd’hui gravement menacé.

Les œuvres des artistes du Gran Chaco ont été exposées par la Fondation Cartier depuis 2014 dans l'exposition anniversaire Mémoires Vives, puis en 2019 dans l'exposition Nous les Arbres et en 2021 à la Power Station of Art de Shanghai dans l'exposition Trees. Enfin, ses œuvres ont été présentées en 2022 à Lille dans l'exposition Les Vivants et Siamo Foresta à la Triennale Milano en 2023.