Ali Kazma

Documentant les manières dont l’activité humaine transforme la matière et conçoit de nouvelles formes, son œuvre évoque un corpus d’archives sur les savoir-faire. Qu’il s’agisse de montrer l’habileté d’un boucher d’Istanbul, de celle d’un horloger ou d’un taxidermiste, un même dispositif est à l’œuvre : attention, documentation et immersion dans le geste rythmé du professionnel. En interrogeant l'organisation sociale et la valeur de l'activité humaine, ses deux grandes séries, Obstructions et Resistance, permettent d’identifier le lieu de résonnance des enjeux sociaux, économiques, scientifiques, éthiques et industriels de nos sociétés. L’œuvre d’Ali Kazma a été largement exposée dans des institutions prestigieuses à travers le monde, notamment à la Biennale de Venise où l’artiste a représenté la Turquie en 2013. 

La collection de la Fondation Cartier comprend deux films d’Ali Kazma : Household Goods Factory (2008) et Studio Ceramist (2007), tous deux issus de la série Obstructions. Ces films s’attachent à montrer l’importance du travail humain. Si Household Goods Factory (2008) documente les processus de production automatisés dans une usine de biens de consommation courante, Studio Ceramist (2007) offre un regard original et intime du travail de la céramiste Alev Ebüzziya Siesbye. En figeant les mouvements répétitifs et contemplatifs, le film dépeint une quête de perfection respectueuse des accidents, des fragilités et de l'insignifiance, considérés comme essentiels dans la relation d'Ebüzziya Siesbye à l'argile et à sa matérialité.