L’exposition en détails

UNE CONVERSATION ININTERROMPUE AVEC LA FONDATION CARTIER

• DES EXPOSITIONS À PARIS ET À L’ÉTRANGER

Depuis vingt ans, et l’exposition Un art populaire en 2001, la Fondation Cartier a choisi de célébrer l’œuvre d’Artavazd Pelechian à travers ses expositions et sa collection. En 2002 notamment, le film Notre Siècle est présenté au sein d’une exposition conçue par le philosophe Paul Virilio, Ce qui arrive. Ce film, qui met en images la course technologique effrénée qui a accompagné la conquête spatiale au vingtième siècle, offre un écho saisissant aux thèses de Paul Virilio sur l’accélération du monde contemporain et la possibilité d’un accident final.

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Couverture du catalogue de l’exposition Un art populaire, 2001.


De gauche à droite : Peter Hutton, Dominic Angerame, Artavazd Pelechian, Andrei Ujica, Alexis Rochas, Wolfgang Staehle, Svetlana Alexievitch, Lebbeus Woods, Nancy Rubins et Stephen Vitiello dans l’installation La Chute de Lebbeus Woods, à l’occasion de l’exposition Ce qui arrive, 2002
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© André Morin.

Couverture du catalogue de l’exposition Paul Virilio, Ce qui arrive, 2002.


Entretien avec Thomas Delamarre, 2020.
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Entretien avec Thomas Delamarre, 2020.

Les films d’Artavazd Pelechian ont également été présentés à l’étranger, à l’occasion d’expositions consacrées à la collection de la Fondation Cartier, notamment au musée d’art contemporain de Tokyo (2006), au musée d’art de Séoul (2017) et au Power Station of Art de Shanghai (2018).

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Artavazd Pelechian, Shadows, 2018, tissus, 150 x 250 cm. Installation de 80 drapeaux sur une idée de Christian Boltanski.


Vue de l’exposition Fondation Cartier pour l’art contemporain, A Beautiful Elsewhere, Power Station of Art, Shanghai, 2018. Au centre : Artavazd Pelechian, Shadows, 2018.


Vue de l’exposition Fondation Cartier pour l’art contemporain, A Beautiful Elsewhere, Power Station of Art, Shanghai, 2018.


Vue de l'exposition Fondation Cartier pour l'art contemporain, A Beautiful Elsewhere, Power Station of Art, Shanghai, 2018.


• UNE SÉRIE D’EXPOSITIONS EN COLLABORATION AVEC GUILLERMO KUITCA

À partir de 2014, l’artiste argentin Guillermo Kuitca choisit le film Les Habitants comme élément central d’une série d’expositions qu’il conçoit à partir de la collection de la Fondation Cartier : Les Habitants (Fondation Cartier, 2014), Les Visitants (CCK, Buenos Aires, 2017) et Les Citoyens (Triennale Milano, 2021). Pour chaque exposition, Guillermo Kuitca choisit de présenter le film d’Artavazd Pelechian en vis-à-vis d’œuvres d’artistes majeurs comme David Lynch, Francis Bacon, Tarsila do Amaral, Hiroshi Sugimoto et Francesca Woodman.

LES HABITANTS

En 2014, Guillermo Kuitca conçoit l’exposition Les Habitants, présentée à la Fondation Cartier, à l’occasion de son trentième anniversaire. Imaginée à partir d’œuvres de la collection de la Fondation Cartier, elle accueille également des œuvres provenant d’autres collections. Ainsi, le film d’Artavazd Pelechian se retrouve présenté en dialogue avec des œuvres de David Lynch, Tarsila do Amaral, Francis Bacon, Patti Smith, Vija Celmins et Guillermo Kuitca. Les habitants qui donnent leur titre au film deviennent, dans l’esprit de l’artiste argentin, les œuvres, les artistes et les visiteurs tout à la fois, réunis le temps d’une exposition dans une communauté éphémère.

« Cher Artavazd » par Guillermo Kuitca, artiste
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« Cher Artavazd » par Guillermo Kuitca, artiste

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Catalogue de l'exposition Les Habitants, 2014.


Vue de l’exposition Les Habitants, Paris, 2014. Photo © Luc Boegly.


Vue de l’exposition Les Habitants, 2014.


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© Olivier Ouadah.

Vue de l’exposition Les Habitants, 2014. Photo © Luc Boegly

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Vue de l’exposition Les Habitants, 2014. Photo © Luc Boegly.


Guillermo Kuitca, Untitled (study for The Inhabitants), aquarelle sur papier, 2014.


Présentation de l’exposition « Les Habitants », 2014.
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Présentation de l’exposition « Les Habitants », 2014.

LES VISITANTS

Trois ans plus tard, Guillermo Kuitca poursuit ce dialogue avec la collection de la Fondation Cartier dans sa ville natale, Buenos Aires. Présentée au CCK, l’exposition Les Visitants. Un Regard de Guillermo Kuitca sur la Collection de la Fondation Cartier pour l’art contemporain présente le travail de 23 artistes internationaux présentés pour la première fois en Argentine, dans les vastes espaces du CCK. Au cœur de l’exposition, le film Les Habitants d’Artavazd Pelechian forme cette fois un ensemble saisissant avec les photographies monumentales d’objets mathématiques de l’artiste japonais Hiroshi Sugimoto et les images intimes de la photographe américaine Francesca Woodman.

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Couverture du catalogue de l'exposition Les Visitants, 2018.


Vue de l'exposition Les Visitants, CCK, Buenos Aires, Argentine, 2017. Au centre, Les Habitants, un film d’Artavazd Pelechian, 1970. Photo © Jorge Miño

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Artavazd Pelechian, Les Habitants, 1970, image tirée du film. © Artavazd Pelechian. DR.


Vue de l'exposition Les Visitants, CCK, Buenos Aires, Argentine, 2017. Au centre, Hiroshi Sugimoto, Série Conceptual Forms/Mathematical Forms, 5 photographies noir et blanc. Photo © Federico Kaplun

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Vue de l'exposition Les Visitants, CCK, Buenos Aires, Argentine, 2017. Francesca Woodman, Rome, Toscane, Ravenne, photographies noir et blanc. Photo © Jorge Miño

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Jorge Miño

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Francesca Woodman, Space2, Providence, Rhode Island, 1975-1978, Photographie noir et blanc, 14, 8 x 14, 8 cm. Photo © Betty Woodman, New York

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Guillermo Kuitca, devant la maquette de l’exposition Les Visitants au CCK, Buenos Aires, 2017. Photo © Thomas Delamarre

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Guillermo Kuitca, Maquettes de l’exposition Les Visitants au CCK, Buenos Aires, 2017. Photo © Martín Touzón

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Guillermo Kuitca, Sans titre, de la série Variations sur Les Habitants/Les Visitants, 2017, huile sur toile, 30 x 100 cm.


Le CCK, Buenos Aires. Photo © Fede Kaplun

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• EN DIALOGUE AVEC D’AUTRES ARTISTES

Au fil des années, Artavazd Pelechian rencontre à la Fondation Cartier de nombreux artistes, dont certains avec qui il s’engage dans un dialogue esthétique aboutissant à des œuvres singulières, offrant un regard unique sur le cinéaste arménien et son œuvre.


RAYMOND DEPARDON

En 2005, la Fondation Cartier, en collaboration avec le ZKM Filminstitut, commandent à Artavazd Pelechian la réalisation d’un nouveau film, un projet qui aboutira quinze ans plus tard sous le titre La Nature. En 2006, il séjourne plusieurs mois à Paris pour les besoins du projet et rencontre Raymond Depardon. Le photographe et cinéaste français réalise une série de portraits d’Artavazd Pelechian au cours de ses journées de travail à la Fondation Cartier.

Raymond Depardon, Artavazd Pelechian et son épouse Aïda Galstyan à la Fondation Cartier, avec Hervé Chandès et Andrei Ujica, 2006. Planche contact.

PATTI SMITH

En 2014, l’artiste et musicienne américaine Patti Smith, depuis longtemps fascinée par le lyrisme envoûtant du film Les Habitants, décide de rendre un hommage appuyé à cette œuvre et à son auteur. Elle imagine Swans, Un hommage à Artavazd Pelechian, en duo avec le musicien anglais Patrick Wolf. Ce concert, inspiré par le film, est présenté à la Fondation Cartier le 10 juillet 2014, en présence du cinéaste.

Patti Smith, Swans, « Un hommage à Artavazd Pelechian » (extrait), 2014.
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Patti Smith, Swans, « Un hommage à Artavazd Pelechian » (extrait), 2014.

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Patti Smith, Swans, Un hommage à Artavazd Pelechian, 2014.


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© Olivier Ouadah.

Patti Smith, Swans, Un hommage à Artavazd Pelechian, 2014.


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© Olivier Ouadah.

Patti Smith, Swans, Un hommage à Artavazd Pelechian, 2014.


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© Olivier Ouadah.

Artavazd Pelechian et Patti Smith, 2014.


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© Olivier Ouadah.

Artavazd Pelechian et Aïda Galstyan lors de la soirée anniversaire des 30 ans de la Fondation Cartier, Paris, 2014. Photo © Thomas Salva / Lumento.


Patti Smith, Portrait d’Artavazd Pelechian, 2014. Polaroïd noir et blanc.

TADANORI YOKOO

Toujours en 2014, la Fondation Cartier invite le peintre et designer graphique japonais Tadanori Yokoo à réaliser une collection de portraits d’artistes, penseurs et scientifiques qui ont marqué son histoire. Parmi la centaine de portraits individuels réalisés, qui ont depuis rejoint la collection de la Fondation Cartier, il peint trois versions de celui d’Artavazd Pelechian, semblant explorer pour chacun une facette différente de son modèle. Figure de l’avant-garde du design graphique des années 1960-1970, Tadanori Yokoo se consacre prioritairement depuis le début des années 1980 à la peinture. La Fondation Cartier lui a consacré une exposition monographique en 2006.

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Tadanori Yokoo, Portrait d'Artavazd Pelechian, 2014.


Tadanori Yokoo, Portrait d'Artavazd Pelechian, 2014.


Tadanori Yokoo, Portrait d'Artavazd Pelechian, 2014.


NATURE

• 2020 : L’EXPOSITION ARTAVAZD PELECHIAN, LA NATURE

Première exposition consacrée en France au cinéaste, l’exposition Artavazd Pelechian, La Nature propose un dialogue inédit entre trois œuvres majeures du cinéaste : La Nature, son premier film depuis vingt-sept ans, La Terre des hommes, l’un de ses tout premiers films datant de 1966 et Les Saisons, ode au monde paysan réalisée en 1975.

Véritable élégie visuelle, le film La Nature rend hommage à la puissance tellurique de la nature, force implacable capable de surpasser toute ambition humaine. Pour dialoguer avec ce film-événement, la Fondation Cartier propose la redécouverte de deux joyaux de la filmographie du cinéaste. Les Saisons met en scène une communauté de paysans arméniens et témoigne du lien symbiotique qui les unit à l’environnement naturel au sein duquel ils vivent et travaillent. L’approche musicale du montage cinématographique d’Artavazd Pelechian atteint avec ce film des sommets d’intensité. Avec La Terre des hommes, film précurseur, le cinéaste observe, à la manière du Penseur de Rodin dont l’image ouvre et clôt le film, la soif de progrès technologique qui anime les hommes, et dont témoignent, au cœur des années soixante, une grande capitale comme Moscou et ses réalisations techniques et architecturales. Cette célébration des promesses du progrès annonce pourtant la suite de la filmographie du cinéaste qui développera une vision plus pessimiste de cette course technologique.

Ainsi réunies, ces trois œuvres essentielles engagent, d’un bout à l’autre de la filmographie du cinéaste, un dialogue qui résonne profondément avec les enjeux du présent. Complétée par une salle consacrée à la vie et à l’œuvre du cinéaste, enrichie d’images et de documents d’archives, l’exposition dresse un portrait unique de cet artiste dont la filmographie occupe une place à part dans l’histoire du cinéma.

Entretien avec Thomas Delamarre, 2020.
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Entretien avec Thomas Delamarre, 2020.

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Vue de l’exposition La Nature, 2020.


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© Edouard Caupeil.

View of the exhibition Nature, 2020.


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© Luc Boegly.

View of the exhibition Nature, 2020.


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© Luc Boegly.

View of the exhibition Nature, 2020.


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© Luc Boegly.

Vue de l’exposition La Nature, 2020.


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© Luc Boegly.

Vue de l’exposition La Nature, 2020.


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© Luc Boegly.

Vue de l’exposition La Nature, 2020.


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© Luc Boegly.

Vue de l’exposition La Nature, 2020.


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© Luc Boegly.

Vue de l’exposition La Nature, 2020.


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© Luc Boegly.

Simultanément, l’artiste américaine Sarah Sze propose l’exposition De Nuit en jour. À travers les deux installations Twice Twilight et Tracing Fallen Sky, l’artiste explore comment la prolifération des images transforme aujourd’hui notre relation aux objets, au temps et à la mémoire, une réflexion qui tisse des liens subtils avec la démarche du cinéaste.

« Cher Artavazd » par Sarah Sze, artiste.
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« Cher Artavazd » par Sarah Sze, artiste.

• LA GENÈSE DU FILM

Après ses premières collaborations avec Artavazd Pelechian au début des années 2000, la Fondation Cartier souhaite accompagner de manière plus décisive le travail du réalisateur. Dans le même temps, le cinéaste roumain Andrei Ujica, alors directeur de l’institut du film du ZKM à Karlsruhe en Allemagne, collabore régulièrement avec la Fondation Cartier, qui a notamment présenté son film Out of the Present à l’occasion de l’exposition Un Monde réel en 1999. Après des conversations fréquentes et passionnées entre Artavazd Pelechian, Hervé Chandès, directeur général de la Fondation Cartier, et Andrei Ujica à Paris, Moscou et Karlsruhe, la Fondation Cartier commande au cinéaste en 2005, avec le soutien du ZKM Filminstitut, la réalisation d’un nouveau film, témoignant ainsi de son respect et de son admiration pour le cinéaste et son œuvre. Artavazd Pelechian accepte la proposition et démarre aussitôt la préparation du projet.

Il rédige alors un synopsis, présenté ci-dessous, qui décrit déjà très précisément sa vision du film, intitulé La Nature.

À partir de 2005, Artavazd Pelechian effectue de longs séjours de travail à Paris et Karlsruhe afin d’effectuer les recherches nécessaires à ce projet de film consacré à La Nature. Il mettra cependant ensuite près de quinze ans à achever cette œuvre. Il semble que ce soit finalement l’avènement des nouvelles technologies de l’image qui ait fourni au cinéaste la matière nécessaire à l’accomplissement de sa vision. Découvrant les vidéos diffusées sur Internet, il s’attarde sur les images amateurs tournées à l’aide de téléphones portables lors de catastrophes écologiques survenues au cours de ces deux dernières décennies, notamment les tsunamis survenus dans l’Océan indien en 2004 et sur les côtes du Japon en 2011. Ce sont ces images qui constituent aujourd’hui le cœur du film La Nature, finalement révélé en 2020 à la Fondation Cartier.

Fruit d’une commande de la Fondation Cartier et du ZKM Filminstitut, La Nature reçoit également le soutien de la Folk Arts Hub Foundation à Erevan (Arménie).

Synopsis du film La Nature, 2005. Manuscrit original russe et français et traduction anglaise.

L’image absente (en cours de production depuis 2019). Réalisation: Hrant Vardanyan © Arev Film Studio
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L’image absente (en cours de production depuis 2019). Réalisation: Hrant Vardanyan © Arev Film Studio

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Artavazd Pelechian, Erevan, 2021. Photo © Hervé Chandes
Artavazd Pelechian, Erevan, 2021. Photo © Hervé Chandes
Artavazd Pelechian, Erevan, 2021. Photo © Hervé Chandes
Erevan, 2021. Photo © Hervé Chandes

2020 : La Nature
Բնություն | Природа

Film, numérique, noir et blanc, 62min, France / Arménie / Allemagne

Le nouveau film d’Artavazd Pelechian met en scène une nature puissante et souveraine, capable de dompter les communautés humaines et leurs réalisations. Glanées sur internet, la plupart des images qui constituent ce film sont des témoignages fragiles tournés avec des moyens amateurs au cœur de la nature et de ses secousses, qui régulièrement bouleversent ces communautés.

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Artavazd Pelechian, La Nature, 2020, image tirée du film. © Artavazd Pelechian. DR.


Artavazd Pelechian, La Nature, 2020, image tirée du film. © Artavazd Pelechian. DR.


Artavazd Pelechian, La Nature, 2020, image tirée du film. © Artavazd Pelechian. DR.


Artavazd Pelechian, La Nature, 2020, image tirée du film. © Artavazd Pelechian. DR.


Artavazd Pelechian, La Nature, 2020, image tirée du film. © Artavazd Pelechian. DR.


Artavazd Pelechian, La Nature, 2020, image tirée du film. © Artavazd Pelechian. DR.


Artavazd Pelechian, La Nature, 2020, image tirée du film. © Artavazd Pelechian. DR.


Bande annonce - La Nature
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Bande annonce - La Nature

« Cher Artavazd » par Melik Ohanian, artiste.
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« Cher Artavazd » par Melik Ohanian, artiste.

Entretien avec Philippe Azoury, 2020.
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Entretien avec Philippe Azoury, 2020.

• UN REGARD PIONNIER SUR L'ENVIRONNEMENT

Le cinéma d’Artavazd Pelechian se distingue par son incontestable conscience écologique. Il s’intéresse au destin de l’espèce humaine, à travers une exploration de sa place dans le cosmos et de sa place sur la terre. Il observe comment femmes et hommes cohabitent avec les autres habitants de la planète : animaux, végétaux, minéraux. Cette thématique arrive en force dans son cinéma avec Les Habitants en 1970 et Les Saisons en 1975. Bien que ses films ne soient jamais réductibles à ce seul élément, et que leur symbolique puissante renvoie à de très nombreuses interprétations, Artavazd Pelechian fait néanmoins figure de pionnier dans la mise en image de l’emprise grandissante de l’homme sur les éléments naturels. Et cette vision du cinéaste apparaît à nouveau de façon éclatante dans son nouveau film, La Nature, qui dresse le constat tragique de la relation de l’homme à la nature au xxie siècle.

« Cher Artavazd » par Emanuele Coccia, philosophe.
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« Cher Artavazd » par Emanuele Coccia, philosophe.

• DANS LA PRESSE

La Nature, c’est la symphonie dernière du dérèglement climatique, avec Beethoven et Chostakovitch en chefs de chœur. C’est le plus grand film catastrophe de tous les temps, celui qui éclipse tous les autres par sa proximité avec le monde qui vient.

Le Monde – Jacques Mandelbaum

C’est donc à la fois terrifiés et apaisés que nous sortons de la projection de La Nature : terrifiés parce qu’apaisés, apaisés parce que terrifiés. Peut-on imaginer une expérience esthétique plus élevée ?

Transfuge – Jean-Christophe Ferrari

Les raccords privilégient, à une quelconque continuité de thème ou d’action, les rythmes internes des plans, des pulsations, qui souvent connectent l’immense et l’infime, le cosmos et le détail, le plan d’ensemble et le très rapproché, jusqu’à l’indiscernable.

Cahiers du cinéma – Hervé Aubron

Pour les quelques chanceux qui ont pu se rendre à la Fondation Cartier fin octobre, le dernier film d’Artavazd Pelechian brille probablement comme une étoile vive et secrète, annonciatrice d’un temps cataclysmique et également porteuse de l’espoir de jours plus lumineux.

Trafic – Julie Mengelle

Symphonie tantôt élégiaque, tantôt apocalyptique, La Nature est une méditation poétique sur la beauté, mais surtout la puissance dévastatrice de la nature. Un parfum d’apocalypse climatique se dégage de ce diamant brut, où la rigueur théorique héritée des maîtres du cinéma soviétique se conjugue avec une forme et une pensée ultra-contemporaine.

Les Inrocks – Bruno Deruisseau

La vision est prophétique : l’humanité se dilue moins dans les vagues d’un tsunami que dans la matière même d’images basse définition et décolorées. Au-delà de son enchevêtrement monstrueux, c’est ainsi l’idée d’une déformation du réel par sa propre image, retouchée et dupliquée à l’infini, qui donne tout son vertige inquiet à LA NATURE.

La Septième Obsession – David Ezan

Le parti pris de jouer d'une matière hétérogène, impure, puisée sur internet, gangrénée par des pixels apparents, ajoute de la fragilité à la fragilité, du chaos au chaos, tout en donnant au cinéma de Pelechian une dimension planétaire.

Art Press – Jacques Kermabon

Montée des eaux, séisme, ouragan... On a rarement vu notre planète autant en colère sur grand écran. La Nature marque le retour du cinéaste rare Artavazd Pelechian.

Beaux-Arts Magazine

Cruciale, la séquence centrale du tsunami japonais de 2011, qui a provoqué la catastrophe de Fukushima, est d’une crudité sidérante.

Les Echos – Pierre de Gasquet

C’est une expérience primitive presque comparable à celle de ces premiers spectateurs de cinéma qui avaient peur que le train leur roule dessus.

L'Obs - David Caviglioli

Déferlement de troupeaux à la fuite éperdue, déferlement océanique qui dévore la terre, déferlement de la foule révolutionnaire qui ensevelit les totalitarismes : le cinéma de Pelechian est entièrement mû par une énergie aussi indomptable que destructrice.

Positif - Laetitia Mikles

However short, his wordless films are conceived on the scale of history, geology, planets, and elemental forces and cycles. Perhaps more clearly than Pelechian’s previous films, Nature presents a point of view outside the human framework.

Bomb Magazine – Nicholas Elliott

In this maximalist visual symphony, soundtracked by Beethoven, Mozart, Shostakovich, Avet Terterian and Tigran Hamasyan, nature’s cataclysmic forces upend human habitation, perched precariously on land that is still for just a relative second of the planet’s billions of years of history.

Art Review – Carmen Gray

A cinematic montage of natural disasters questions humanity’s chances of survival.

Hyperallergic – Dan Schindel

Pelechian may be rounding up his life project here with a terrestrial alarm. Suddenly, this least modern of filmmakers seems to be painfully of the moment.

Sight&Sound – Michael Atkinson

La Nature joins "We" and "The Seasons" in coming nearest as a whole to approaching this impossible aim, Pelechian’s desire for “the outermost…a place where our notions and laws of space and time are useless.”

Cinemascope – Phil Coldiron

• UNE ÉTOILE À EREVAN

Une étoile à Erevan. Réalisation: Hrant Vardanyan
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Une étoile à Erevan. Réalisation: Hrant Vardanyan

En mars 2021, a lieu à Erevan l’inauguration d’une étoile en hommage à Artavazd Pelechian, en présence du cinéaste et de son épouse Aïda Galstyan. D’ordinaire installées devant le cinéma Moscou à Erevan, ces étoiles distinguent les grandes figures du monde cinématographique et artistique arménien. Artavazd Pelechian fait, lui, le choix d’installer son étoile à l’écart, au numéro 31 de la rue Tumanyan, devant le café Gemini. Avant son départ pour Moscou au milieu des années 60, c’est là que son chemin vers le cinéma débute, inspiré par les artistes et penseurs de l’époque qu’il rencontre alors dans ce haut lieu de la vie artistique et intellectuelle à Erevan. Cette étoile dédiée à Artavazd Pelechian célèbre ainsi un cinéaste devenu à son tour un monument de la culture arménienne. À sa demande, un QR code, renvoyant vers le site de la Fondation Cartier, a été apposé sur la plaque commémorative, permettant aux visiteurs d’accéder au projet en ligne Rencontre avec Artavazd Pelechian, la ressource la plus complète à ce jour, selon lui, sur sa vie et son œuvre.

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© Hrant Vardanyan.

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© Hrant Vardanyan.

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© Hrant Vardanyan.

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© Hrant Vardanyan.

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© Hrant Vardanyan.

Artavazd Pelechian, février 2021. Réalisation: Hrant Vardanyan
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Artavazd Pelechian, février 2021. Réalisation: Hrant Vardanyan

Remerciements

La Fondation Cartier pour l’art contemporain tient à exprimer sa plus profonde gratitude à Artavazd Pelechian pour sa disponibilité et son engagement essentiel dans la création ce projet en ligne ainsi que pour la confiance qu’il nous a témoignée tout au long de sa préparation.

Nos remerciements s’adressent également à son épouse Aïda Galstyan pour son aide précieuse et son témoignage unique sur le parcours d’Artavazd Pelechian.

Nous adressons également nos plus vifs remerciements à Andrei Ujica pour son accompagnement et sa contribution décisive à la compréhension de l’œuvre d’Artavazd Pelechian à travers ce projet.

Que soit également remercié Hrant Vardanyan pour sa participation à la réalisation de ce projet depuis Erevan.

Nous remercions sincèrement Philippe Azoury, Emanuele Coccia, Atom Egoyan, Jean-Michel Frodon, Guillermo Kuitca, Pietro Marcello, Melik Ohanian, Sarah Sze et Marguerite Vappereau, pour leurs témoignages singuliers sur l’œuvre du cinéaste.

Nous remercions très chaleureusement Raymond Depardon, Patti Smith et Tadanori Yokoo, dont les œuvres figurent dans ce projet en ligne, pour leur générosité.

Que soient enfin remerciées toutes les personnes qui nous ont apporté leur concours au cours de la préparation de ce projet : Hayk Adamyan, Patrick Cazals, Ronald Chammah, Artak Davidyan, Juliette Duret (BOZAR), Lars Henrik Gass et Carsten Spicher (Festival international du court métrage d'Oberhausen), Frédéric Papon (La Fémis), Moritz de Halden, Libération, Aurélien Marsais et Astrid Silva (Visions du Réel), Tatiana Maksimenko, Frédérique Mehdi et Mélanie Lemaréchal (Jeu de Paume), Le Monde, François Niney, Michael Pilz, Artavazd Sirakanyan, Rino Sciarretta et Koryun Sokhakyan.

Le projet en ligne Rencontre avec Artavazd Pelechian a été développé à l’occasion de l’exposition Artavazd Pelechian, La Nature présentée à la Fondation Cartier pour l’art contemporain à Paris du 24 octobre 2020 au 25 avril 2021.

Direction éditoriale, textes : Thomas Delamarre
Coordination éditoriale : Sidney Gérard
Développement et intégration : Johanna Musch, assistée de Valentin Guérin
Production audiovisuelle : Solène Dupont-Delestraint
Chargée de communication éditoriale : Justine Coppeaux
Assistante de M. Pelechian, Traductions : Lilit Sokhakyan
Graphiste : Julie Bouchet