Cette recherche d’une réciprocité dans la relation de l’œuvre et du spectateur, la liberté qu’il accorde à celui-ci, la situation d’attente et d’incertitude dans laquelle il le plonge, trouvent leur origine dans l’intérêt qu’il porte au théâtre de Samuel Beckett. Anticipant cette exploration de la relation entre l’image et le son, Stan Douglas associe dans Pursuit, Fear, Catastrophe: Ruskin, B. C. (1993) la projection d’un film noir et blanc à une pièce musicale jouée sur un piano demi-queue automate.
Appropriation artistique de l’histoire avec l’évocation des conflits d’identité raciales liés à l’intégration d’une communauté japonaise dans le Canada des années 30, cette œuvre souligne la volonté partagée par Douglas de bousculer les conventions sonores et visuelles.