Rima Khcheich, Rabih Mroué, Tony Overwater

Avec : Rima Khcheich (chant), Rabih Mroué (flûte) et Tony Overwater (contrebasse).

La Fondation Cartier pour l’art contemporain et le Festival d’Automne à Paris présentent ce programme en coréalisation.

Le duo Lina Majdalanie et Rabih Mroué présente deux « conférences non académiques » et un concert-performance cosigné avec Rima Khcheich. Ce concept, déjà fréquemment expérimenté par Rabih Mroué, consiste en des exposés adoptant le dispositif d’une conférence tout en s’autorisant la liberté d’une performance, jouant à dessein sur l’ambiguïté inhérente à ce détournement. S’y adjoint pour la première fois une proposition de poèmes mis en musique.

N’importe où (2007) rend hommage à la poétesse Etel Adnan ainsi qu’au poète Abbas Beydoun, deux éminentes figures littéraires libanaises. Alors que leurs poèmes sont chantés par Rima Khcheich dans une veine musicale arabe classique, Rabih Mroué à la flûte et Tony Overwater à la contrebasse y tissent un contrepoint hybride teinté de pop et de jazz.

Biographies

Rima Khcheich est une chanteuse libanaise reconnue pour avoir donné une nouvelle vie à la forme andalouse Muwashah, ainsi qu’au répertoire arabe traditionnel des XIX^e et XX^e siècles qu’elle enseigne et explore. Rima Khcheich a commencé sa carrière de chanteuse à l’âge de huit ans et a rejoint en même temps le Beirut Oriental Group for Arabic Music en tant que soliste du groupe. En outre, en 1995, elle a commencé ses propres projets avec des concerts au Liban, en Europe et dans les pays arabes en présentant le répertoire le plus difficile de la musique vocale arabe dans des styles et des arrangements contemporains. Son album Hawa a reçu le prix de la créativité arabe de l’année 2014.

Rabih Mroué est né à Beyrouth au Liban, en 1967 et vit actuellement à Berlin. Acteur, metteur en scène, artiste visuel et dramaturge, il a écrit et dirigé plusieurs pièces, dont Who’s afraid of representation (2005), How Nancy wished that everything was an April fool’s joke (2007), Photo-Romance (2009), 33 rpm and a few seconds (2012), So little time (2016), Borborygmus (2019), Sunny Sunday (2020) et Hartaqāt (2023) en collaboration avec Lina Majdalanie. Son travail, à la croisée du théâtre, de la performance et des arts plastiques, brouille les frontières entre réalité et fiction, utilisant vidéos, photographies et documents historiques afin de remettre en question l’hégémonie des archives. Il contribue également à la rédaction de The Drama Review (New York) et est cofondateur du Beirut Art Center (BAC). Rabih Mroué a aussi été membre du Centre international de recherche : Interweaving Performance Cultures, Freie Universitat à Berlin en 2013-2014. Puis, de 2015 à 2019, il fut metteur en scène au Münchner Kammerspiele en Allemagne. Ses créations ont été présentées dans de nombreux pays, notamment au musée Reina Sofia à Madrid, au MoMA à New York ou au Centre Pompidou à Paris.

Tony Overwater est un contrebassiste primé considéré comme un acteur important dans le champ de la musique européenne grâce à un son et une façon unique de jouer de son instrument. A la fois soliste et meneur de ses propres projets, il est également un accompagnateur coopératif et attentif. Il est reconnu pour son travail de pionnier dans la musique arabe. En effet, il a développé un nouveau style de jeu unique sur la contrebasse acoustique qui lui permet de jouer la microtonalité des gammes arabes. Il a étudié les maqâms (gammes), les rythmes et les chansons de la musique arabe classique. Il a enregistré plusieurs albums avec différents groupes de musiciens et est devenu le directeur musical de l’ensemble de Rima Khcheich. Régulièrement, Rima Khcheich et Tony Overwater donnent des concerts en duo dans lesquels ils interprètent de la musique arabe classique dans le style muwashah dans lequel la contrebasse acoustique remplace le Oud. Cela n’a jamais été fait auparavant et rencontre un grand succès dans les festivals du monde entier.