Maya Dunietz

Composition : Emahoy Tsegué-Maryam Guèbrou.
Piano : Maya Dunietz.

Vidéo (6 minutes)
Réalisation : Racheli Rusinek
Avec l'autorisation de Jerusalem Season of Culture
Montage : Alina Alexa
Montage supplémentaire : Daniel Meir
Mixage : Daniel Meir

Nous sommes particulièrement heureux de pouvoir reprogrammer cette Soirée Nomade initialement prévue les 5 et 6 novembre 2020 et qui avait été annulée en raison de la situation sanitaire liée au virus COVID-19.

En 2006, la mythique collection Éthiopiques éditait Emahoy Tsegué-Maryam Guèbrou, révélant au monde les magnifiques compositions musicales de cette religieuse éthiopienne de 97 ans qui vit aujourd’hui retirée au monastère éthiopien de Jérusalem. C’est à ce moment-là que l’artiste sonore et pianiste israélienne Maya Dunietz l’a découverte et rencontrée. Depuis, Dunietz travaille à faire connaître l’œuvre et la vie fascinante de cette femme née dans l’aristocratie d’Addis-Abeba, promise à une carrière de compositrice classique mais qui, empêchée par l’empereur, choisit de se retirer du monde pour devenir nonne à 23 ans.

« C’est de la musique classique, avec un sens très spécial du temps, de l’espace et du paysage (…) ce n’est pas grandiose ; c’est intime, naturel, honnête et très féminin. C’est délicat mais profond et toutes ses compositions racontent des histoires de temps et de lieu. »
Maya Dunietz

Tout en délicatesse, Maya Dunietz réinterprète au piano le répertoire rarissime d’Emahoy Tsegué-Maryam Guèbrou : des mélodies nimbées d’une gaité mélancolique, à la croisée de Chopin et d’Alice Coltrane, d’Erik Satie et de Charles Mingus, un blues liturgique qui mêle influences européennes et tradition éthiopienne. Pour ces deux Soirées Nomades, Dunietz rassemble en plus quelques rushes inédites d’Emahoy, témoignage de leur rencontre et de leur amitié, qu’elle partage pour la première fois avec le public.

Maya Dunietz

Née en 1981 à Tel-Aviv, Maya Dunietz est pianiste, compositrice, chanteuse, cheffe de chœur et créatrice d’installations sonores. Elle s’engage dans les années 2000 dans de multiples expériences et interprétations musicales, alliant technologies d’avant-garde et techniques anciennes et traditionnelles. Elle crée notamment des installations sonores pour le Luna Park de Berlin, le pavillon Suisse de la Biennale de Venise (2011), le Palais de Tokyo (2014) ou le Centre Georges Pompidou (2018). Depuis 2013, l’artiste a initié un hommage unique à Emahoy Tsegué-Maryam Guèbrou, pianiste et compositrice éthiopienne. Elle sort son premier album solo, intitulé Free the Dolphin, en mai 2021.

Emahoy Tsegué-Maryam Guèbrou

Née en 1923 à Addis-Abeba sous le nom de Yewubdar Gebru, Emahoy Tsegué-Maryam Guèbrou est une religieuse éthiopienne essentiellement connue comme compositrice et pianiste. Elle découvre la musique occidentale et étudie le violon lors de ses études en Suisse. De retour en Ethiopie, elle fréquente la cour impériale et développe ses convictions féministes. Après la seconde guerre italo-éthiopienne, au cours de laquelle sa famille et elle sont faits prisonniers, elle voit sa demande de séjour en Angleterre pour étudier le piano grâce à une bourse refusée par l’Empereur. Déçue, elle s’enfuit de cette vie, et devient religieuse à 23 ans. Elle continue à étudier la musique sacrée et sort son premier disque en 1967. Elle est redécouverte tardivement après avoir vécu comme une recluse pendant plusieurs décennies dans le monastère éthiopien de Jérusalem. Trois concerts hommages ont lieu à Jérusalem en 2013 pour marquer son 90^e anniversaire.

Dans la presse :

• De Tsegué-Maryam Guèbrou à Maya Dunietz, une sacrée transmission