Pierrick Sorin .

À travers des petites narrations, des saynètes dont il est l’unique acteur, des séries d’auto-filmage, Pierrick Sorin met en scène les ratages du quotidien, des maladresses aux lapsus en passant par les actes manqués. Pierrick Sorin manifeste une volonté de renouveau doublée d’une tragique impossibilité de renouvellement ; celle-ci est soulignée par la projection en boucle, qui, par son aspect systématique et irrémédiable, ne semble laisser aucune échappatoire. Le tragique des catastrophes quotidiennes bascule bientôt dans un comique qui naît très souvent du décalage entre réel et imaginaire, passé et instant présent.
Réalisée pour la Fondation Cartier, la Bataille des tartes, variation sur le thème d’un gag classique du cinéma muet, tourne rapidement au tragique et à l’insoutenable. Cultivant l’ambivalence de chaque situation, Pierrick Sorin entraîne constamment le spectateur dans un va-et-vient entre dynamisme et léthargie, tragique et comique.